vendredi 20 février 2015

SENIORS, EN AVANT TOUTES !

Papy-boom et chômage.
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Le marché des « plus de 50 ans », (ou 60 ou davantage si affinités) excite bien des convoitises. Dans tous les secteurs de la consommation et plus encore dans celui des voyages. Dans le périmètre du salon Mahana des voyages et des vacances qui se tient à Lyon du 27 février au 1er mars, se niche le salon Happy+ entièrement dévolu à cette population qui a du temps et, pour un assez grand nombre d’entre eux, de l’argent. Un vrai pactole.

Mais attention, il ne faut pas prendre les séniors à rebrousse-poil et les traiter comme des « vieux ». Les baby-boomers qui sont devenus des papy-boomers, n’aiment pas bien qu’on les considère comme des « has-been » même en leur déroulant le tapis rouge.

Ils ont dansé le twist, chanté avec les « yé-yé » mais savent toujours exécuter des figures de rock.
Les eaux minérales et les villes de cure du tourisme de santé les présentent toujours comme des gens qu’il faut gâter, mais avec lesquels il faut toujours compter. Et là, gare au dérapage.

50 ou 60 ? On est vieux à quel âge ?

On est toujours le vieux de quelqu’un et le jeune d’un autre. En fait, comme le disent même, et avec un certain humour, certains des organisateurs des salons en question « un vieux, c’est quelqu’un qui a 5 ans de plus que soi !». Soit, pour exagérer un peu, un étudiant par rapport à un lycéen !



Chaîne Thermale du Soleil - Après le Boom des Naissances, le Boom des Renaissances.
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Et cette autre réflexion savoureuse du grand-père de l’une des membres du staff considérant les thématiques « bien dans son corps et dans sa tête »« voir son avenir avec sérénité »« être utile et se réaliser »« prendre du temps pour soi »« être avide de découvertes et être bien chez soi », flanquées des ateliers psychomotricité, nutrition et bricolage du salon Happy+, déclare « C’est un truc pour les vieux ». Il a lui-même 80 ans !

En fait, c’est de marché dont il est question. « La vie recommence à 50 ans » nous dit-on. C’est-à-dire quand les enfants sont partis et quand on a sa carrière de fonctionnaire ou dans une entreprise du CAC 40 à son apogée avec des charges très diminuées, (pour les autres, c’est plutôt le début du chômage de longue durée…). C’est oublier un peu vite que l’on encourage la maternité après 40 ans (comme le font les "peoplettes") et que là, à 50 ans, les enfants sont encore en 6ème ! Comme on le voit l’exercice n’est pas simple.

Les City Break et le tour du monde

Pas question de jugement de valeur. Dans les salons de vacances qui tentent vaillamment d’affronter la concurrence d’Internet, on ne tend un miroir à personne, on ne compte pas les rides. Après Lille qui a eu lieu fin janvier et Lyon, c’est Toulouse qui prendra le relais du 6 au 8 mars et Paris qui fermera la marche du 19 au 22 mars, les thématiques développées ratissent larges et précis pour que chacun y trouve son compte.

Le salon de Lyon, qui rassemble 300 exposants surfe sur la vague des City Breaks. On fait une pause dans son quotidien en débordant du week-end et on part visiter les grandes villes de France et d’Europe. La recrudescence de belles expositions et de ravissantes chambres d’hôtes en ville attire indubitablement les touristes.

On invite aussi les visiteurs à participer et on recrée ainsi, en « live » une forme de réseau social, ce qui est bien dans la tendance. Tous ceux qui ont accompli un tour du monde peuvent ainsi raconter leur aventure. Et ceux qui les écoutent ainsi se rendre compte que, si de l’aéroport Saint Exupéry on dispose de 115 destinations directes pour s’échapper, on peut aller plus loin encore grâce au jeu des correspondances sans passer forcément par Paris.

Une des plus belles illustrations étant l’aventure de Stéphanie et Jérémie Gicquel qui ont traversé l’Antarctique à skis en passant par le Pôle Sud en s’envolant de Lyon pour Punta Arenas au Chili. 
Reste aussi que le développement des lignes low-cost suit un rythme soutenu. On pourra se rendre à Rome depuis Lyon avec Vueling et à la Réunion avec XL Airways à partir du 3 juin. Entres autres…

À la chasse aux embruns
Près du rocher, la thalasso de l'Institut Marin Roc'h-Kroum de Roscoff (29).
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C’est la Bretagne qui est invitée d’honneur à Lyon cette année. Parce que la région est désormais bien desservie par les lignes aériennes et ferroviaires vers Brest, Quimper, Nantes et que l’on peut rejoindre assez facilement les rivages de l’océan d’un coup d’aile.

Là-aussi les événements et manifestations sont nombreux et les sentiers de randonnée innombrables. Aux côtés de la découverte de Belle-Ile et de Carnac en Morbihan le long des 900km de côtes de l’une des plus Belles Baies du Monde, on pourra vivre à Mûr-de-Bretagne dans les Côtes d’Armor, un événement qui ne se produit que très, très rarement. Il s’agit de la vidange du lac artificiel de 12km de long et 40m de profondeur de Guerlédan à partir de la mi-mai. Pendant 6 mois, on pourra apercevoir les vestiges de la Vallée Engloutie. Un spectacle poignant qui ne sera plus accessible ensuite pendant des dizaines d’années. Comme le passage d’une comète, comme une éclipse de soleil.

Le 21 mars, on y aura rendez-vous avec la marée du siècle. Avec un coefficient de 119, elle atteindra quasiment le maximum établi à 120. Ce rendez-vous des pêcheurs à pied qui guettent les marées d’équinoxe pour s’adonner à leur activité favorite, vaut bien sûr pour le retrait de la mer à perte de vue, mais aussi pour la lumière irréelle qui baigne côtes et paysages.

Au printemps, quand les hortensias vont refleurir et que les champs de la Ceinture Dorée du nord Finistère donneront des légumes en quantité, que l’île de Batz récoltera ses pommes de terre et ses échalotes et que l’on pourra profiter de la vivifiante thalasso de Roscoff, on offrira son visage aux embruns et à la douceur que le Gulf Stream apporte au climat du Finistère alors même que l’on est sur la même latitude que Saint-Pierre et Miquelon.

On retournera se perdre dans la forêt de Brocéliande pour vérifier que les fées y sont toujours bien présentes et leurs légendes vivaces. Et pour participer aux fêtes traditionnelles et se gaver sans remords de crêpes, de kouign amann et de caramels au beurre salé

L’appel du large...

Au-delà, il y a l’Amérique. Depuis plusieurs années, New-York caracole en tête des destinations préférées des Français. Pour la première fois Visit USA qui regroupe une quarantaine de villes américaines et des acteurs du tourisme américain (tour-opérateurs, réceptifs, compagnies aériennes, chaînes hôtelières...) sera sur le salon.

Mais l’appel du large, c’est aussi l’engouement pour les croisières qui ne se dément pas. Le secteur connaît une croissance de près de 10% chaque année et les perspectives de développement sont considérables.
Escale inaugurale du Costa Diadema à Marseille (13).
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Le Club de la Croisière de Marseille Provence réunira sur le Pôle Croisières une dizaine d’exposants dont 18 compagnies qui proposent 52 itinéraires différents à bord de 21 navires au départ de Marseille. Ce qui nous ramène au propos initial. Pour partir en croisière, c’est-à-dire minimum 8 jours - à l’exception de quelques formules de 3 ou 4 jours - voire 15 jours, voire 3 mois, il faut avoir du temps devant soi. Et le temps, une fois de plus, ce sont les seniors qui en disposent le plus.

Avec des revenus confortables et une forme bien entretenue. Du moins au début de leur retraite. C’est l’occasion pour tout le monde, vendeurs et clients, d’en profiter.

vendredi 6 février 2015

SIXTIES FOREVER À AVORIAZ

Sixties lifting, Hôtel des Dromonts, Avoriaz (74).
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L’hôtel Les Dromonts à Avoriaz a ceci de commun avec tous les établissements qui sont passés entre les mains des Sibuet : il a une histoire et une belle histoire. C’est un bijou de plus qui s’insère dans une collection d’une douzaine de lieux rares.

Quand ils ne construisent pas eux-mêmes les hôtels et maisons qui font partie de la collection comme Les Fermes de Marie à Megève, ils font l’acquisition d’un lieu et lui changent la vie en lui redonnant une nouvelle jeunesse. C’est le cas de la Cour des Loges à Lyon, c’est celui, dans un tout autre genre, de l’Hôtel Les Dromonts à Avoriaz.

Rock and sun

Il est le premier bâtiment à s’être perché dans cette station de schiste et de roche, imaginée par le champion de ski Jean Vuarnet et réalisée par Gérard Brémond et l’architecte Jacques Labro. Construit en éventail dans un style résolument avant-gardiste qui a fait ensuite école, il a été inauguré en 1966.

1800 m d’altitude, construite en plein soleil, la station sans voiture a connu la célébrité avec son Festival du Film Fantastique créé en 1973.  Simon Cloutier, l’architecte qui a rénové les lieux aux côtés de Nicolas Sibuet, s’amuse à raconter que des clients lui demandent encore quand il a lieu cette année. Il n’existe plus depuis 21 ans  !

Mais il a fait la gloire des Dromonts. Toute une galerie de portraits illustre encore les parties communes. On y voit les stars qui n’auraient manqué le rendez-vous pour rien au monde.
Les photographes «  planquaient  » sur les marches de l’hôtel et ont pu ainsi capturer Spielberg, Cronenberg, Luc Besson et beaucoup d’autres people des années 80 comme Gérard Lenorman, Georges Wilson, Bernard Giraudeau, Richard Anconina...

Festival Rock The Pistes.
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Mais Avoriaz reste une station jeune et sportive et s’affiche comme le plus grand snow dance-floor de montagne. Il est question d’y organiser le Festival Jazz Up qui devrait ravir tous les amateurs et, du 14 au 21 mars pour sa 5ème édition, Rock The Pistes attire les plus belles têtes d’affiches de la scène internationale sur les pistes du domaine des Portes du Soleil qui vient tout juste de fêter ses 50 ans et dont Avoriaz est un des fleurons. On y a croisé les Babyshambles, Cali, BB Brunes, Louis Bertignac en concert sur les pistes. Il s’agit d’un concept unique en Europe durant lequel le forfait de ski se transforme en ticket d’entrée.

Haut perchée, Avoriaz ne pleure jamais la neige et, au soleil du mois de mars, quand les jours rallongent, c’est terrasse DJ tous les jours et concerts live dans les bars. Le terrain était donc propice à un nouvel exploit architectural pour Nicolas Sibuet qui ne s’est donné que 4 mois, entre le 25 août et le 15 décembre pour remettre l’emblématique et unique hôtel d’Avoriaz sur les rails.

L’esprit des Sixties à tous les étages

Le style années 60 a été totalement respecté. Parce que c’est très tendance, mais un peu aussi parce qu’il était défendu de faire autrement, le bâtiment étant labellisé «  Patrimoine du 20ème siècle  ».

Les niveaux s’articulent entre eux, avec le restaurant Les Enfants Terribles à l’étage et le bistrot terrasse juste en dessous. On prend un verre près de la cheminée ou dans l’un des espaces salons très conviviaux et on se la joue sixties et fan du temps de «  Salut les Copains  ». L’ambiance très cool est aussi soigneusement entretenue par un personnel jeune et chaleureux. Maryline, la Québécoise et Anne qui a fait ses armes aux Halles9 près de Lyon, bien secondées par Ludovic le stagiaire Vatel, Hugo le bagagiste et les deux jeunes Périgourdins de la réception qui se reconnaîtront !

Pour les mêmes raisons de préservation du bâtiment, les chambres sont toutes petites comme à cette époque-là où elles ne servaient qu’à dormir, mais les éponges de toilette sont moelleuses et la literie excellente.

Comme dans toutes les maisons Sibuet, le Spa Pure Altitude est incontournable. Il est installé à la place de ce qui était auparavant une boîte de nuit et les soins et produits maison y sont dispensés.

Le décor est en ardoises, miroirs et compositions de pierres semi-précieuses et agates multicolores dans des couleurs toniques comme le violet, fuchsia et bleu turquoise. La gamme de soins aux extraits d’actifs rares à partir de 50 plantes et minéraux de montagne est joliment baptisée «  Eclat de givre  », «  Bol d’Air Pur  » ou encore  «  Secret des Alpes  » ou «  Baume des Montagnes  » pour la toute dernière ligne baptisée «  Extrême  »

Village Igloo Morzine-Avoriaz.
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On profite du sauna, du hammam, du jacuzzi extérieur et de la grotte de glace avant de se lover autour d’une tisane, dans la salle de repos ou dans celle de fitness où donne généreusement la lumière du jour. Pour rester à l’écoute de la clientèle jeune et sportive qui investit les lieux, des soins participatifs dans l’esprit des traditions des thermes sont proposés sous forme de petits ateliers.

La station dans laquelle on n’entend guère que les clochettes des traîneaux qui assurent les déplacements dans les rues transformées en pistes (ou l’inverse) dispose aussi de nombreuses ressources très fun.

Ceux qui accepteront de quitter leur lit douillet pour la nuit pourront se glisser dans un duvet grand froid pour dormir dans un village igloo construit sur la piste «  Bleue d’Arare  » et accessible en télésiège et 10 minutes à pied ou en chenillette quand les pistes sont fermées.

Après un apéro givré et un réconfortant dîner savoyard, on est fin prêt pour l’expérience ou pour un retour nocturne dans la station. Élégant et raffiné, le lieu n’a rien de fruste, le drapé des rideaux de glace est du plus bel effet.