vendredi 23 janvier 2015

CHEZ BONHOMME À QUÉBEC

Se rougir les joues avec bonheur, au Carnaval de Québec (Qc-ca).
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Si vous voulez faire fondre un Québécois expatrié, loin de chez lui ou même chez lui, parlez-lui de Bonhomme Carnaval. Dans cette belle contrée givrée où l’on aime rien tant que se rougir les joues au froid du grand hiver, c’est un moyen radical de lui faire briller les yeux.

Cette année le Carnaval
 de Québec qui est un des plus grands festivals d’hiver se déroule du 30 janvier au 15 février. C’est aussi l’événement qui attire le plus de touristes à Québec. Ce qui prouve que les organismes de tourisme québécois ont bien raison de parier sur l’hiver et de pousser l’expérience hivernale à son meilleur.

Salut Bonhomme, Salut Bonhomme ♫♫

C’est la ritournelle bon enfant que chante tous les petits Québécois à gorge déployée. En pénétrant dans le Palais de Bonhomme construit sur la place de l’Assemblée Nationale et que l’on peut admirer sous toutes ces facettes depuis les fenêtres de l’hôtel Hilton par exemple. De gros efforts ont été faits l’an passé à l’occasion du 60ème anniversaire avec une augmentation de 40% de la quantité de glace employée. Elle a été portée à 300 tonnes.

Cette année la résidence de Bonhomme aura une surface de visite encore supérieure avec 6 pièces de vie, un Spa et un gymnase où Bonhomme entretient son activité physique majeure : le lever de jambe !

23ème étage, Hilton, Québec (Qc-ca).
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Cet aimable personnage qui avoue avoir le Père Noël comme ami d’enfance, à la différence de ceux des parcs d’attractions, a de la conversation. En français naturellement avec un délicieux accent québécois et les expressions qui vont avec. Il invite ses admirateurs à se rendre à son défilé de chars qui a lieu le soir dans une des villes qui entourent Québec et recommande « d’envoyer la main ». C’est-à-dire de lui faire des petits coucous avec les mains habillées de moufles.

Il trône sur le dernier char entouré des Duchesses, l’équivalent de nos Miss. Elles sont au nombre de 7 et l’une d’entre elles sera élue Duchesse du Carnaval.

Des animations bien givrées

Toute la ville s’amuse et on trouve des attractions à tous les coins de rue. A l’image du Palais de Bonhomme et pour encourager les bonnes volontés et les âmes d’artistes, le Défi Château de Neige invite les familles et les groupes d’amis à construire un fort, un château ou une forteresse directement devant chez eux ou dans leur jardin et à s’inscrire jusqu’au 8 mars pour participer. Un peu à l’image des sculptures que les Québécois montaient sur leur palier extérieur et qui ont donné naissance aux concours de sculptures sur glace et sur neige.

Voir l'hiver et revivre au Québec (ca).
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De toute façon, les œuvres ne seront pas prêtes de fondre. Début janvier cette année , la température en ville est descendue la nuit jusqu’à -37° !

Chaque année pendant le temps du Carnaval, les Plaines d’Abraham se transforment en un gigantesque parc d’attraction enneigé avec pistes de luge sur chambres à air, cabanes à sucre, balades en calèche, pêche sous la glace… C’est là aussi que se tient l’International de Sculpture sur neige avec des artistes venus du monde entier.

Parmi les nouveautés 2015, on retiendra Bulles, Whisky et Cie les 3 et 4 février à l’hôtel le Concorde, la Nuit Boréale du Palais Montcalm le 7 février qui transformera le lieu en piste de danse avec de nombreux DJ et même une soirée slave avec danses russes.

Les fondus du canot à glace

Un des événements les plus spectaculaires du Carnaval a lieu le 8 février à 13h30 au Bassin Louise dans le port de Québec. Il s’agit de la mythique Course en Canots CMQ
qui voit s’affronter une cinquantaine d’équipes sur le Saint Laurent gelé.

Traverse du Fleuve St-Laurent entre Québec-Cité et Lévis (Qc-ca).
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Entre les plaques de glace entre lesquelles affleure l’eau glacée, les concurrents en combinaison étanche font avancer l’embarcation en poussant sur leurs pieds chaussés de crampons métalliques et rament quand il y a suffisamment d’eau. C’est absolument énorme ! Cette année, le public pourra également assister au spectacle sur le traversier en partance de la Rive-Nord

Ceux enfin que l’expérience pourrait tenter et qui aimeraient bien, eux aussi, prendre un grand coup de frais et sentir craquer la glace autour d’eux sur le grand fleuve, pourront désormais essayer et pourquoi pas concourir une prochaine année en se rendant, pour s’exercer, sur le site Canot à GlaceGivrés, on vous dit ! Mais quelle santé !

vendredi 16 janvier 2015

TRUFFES DE CONNAISSEURS

Marché aux truffes et au gras à la Fête de la Truffe de Sorges (24).
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Comme chaque année, c’est le dernier week-end de janvier que le village de Sorges en Périgord organise son marché aux truffes. Nous vous en avons déjà parlé et l’an passé, nous y sommes allés. Suivez-nous en images…

Pierre Corre, le chef de l’Auberge de la Truffe est dévoué corps et âme à l’illustre tuber melanosporum dite aussi truffe du Périgord, même s’il y en a, mine de rien, beaucoup moins là-bas qu’en Tricastin et dans le sud-est de la France en général. La saison est aussi un peu plus courte semble-t-il. Mais la truffe a ses terroirs et à Sorges, qui ne se dit pas capitale de la truffe pour rien, elle est incomparable

Les vrais amateurs réservent longtemps à l’avance

Certains même d’une année sur l’autre et la jolie auberge que Jacqueline Leymarie a cédée l’an passé au couple Nottellet fait le plein à l’occasion. Aux côtés des camionnettes de ceux qui s’installent pour le marché et des voitures des gens du pays, il y a beaucoup de véhicules, y compris luxueux, venus de la France entière et aussi de Belgique et du Luxembourg. Les Anglais, nombreux, sont arrivés en avion.

Le menu truffes de l'Auberge de la truffe à Sorges en Périgord (24).
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Dès le vendredi soir, les gourmands s’attablent devant le menu truffes proposé dans la formule week-end et dans certains stages et dégustent des spécialités éprouvées comme le foie gras poché au vin rouge, le lièvre à la royale et le soufflé glacé aux noix accompagnées d’excellents vins de Cahors et de Bergerac d’un formidable rapport qualité-prix.

Rendez-vous est pris dès le lendemain dans la galerie Louis Pradel pour les cours de cuisine et le concours d’omelettes aux truffes ouvert aussi aux particuliers. Là encore, le chef de l’Auberge est sur le pont.

Sur la petite place derrière l’église, les commerçants forains commencent à s’installer, on y fait emplette de confits, de carcasses, de foies frais, fromages, charcuteries et autres produits régionaux en attendant la mise en place des truffes dès le lendemain à l’aube.

Au son de la cloche

Concours d'omelettes à la Fête de la truffe de Sorges en Périgord (24).
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Sous la tente aménagée spécialement à cet effet, les trufficulteurs s’installent avec les sacs à dos, les glacières et même des poches en plastiques salies de glaise dans lesquels ils ont disposés les précieux champignons. Chacun d’entre eux fait homologuer sa récolte par les contrôleurs regroupés sous la très sérieuse autorité du commissaire. Ils certifient ainsi l’irréprochable qualité des produits vendus et évitent que ne soient confondues les authentiques tuber melanosporum et les brumales, certes odorantes mais bien moins nobles. Elles coûtent aussi entre 30 et 50% moins cher.

Les acheteurs commencent à s’agglutiner derrière les barrières que surveillent des responsables du marché et même les membres des confréries en costume. Dès que sonne la cloche qui annonce l’ouverture du marché, c’est la ruée. Premier arrivé, premier servi et tout est échangé en l’espace de quelques heures.

Si la saison est bonne et que les chiens truffiers ont bien travaillé, tout le monde trouvera son bonheur. Il faudra compter entre 600 et 700€ le kilo, comme pendant les fêtes parce que le coup de froid de la fin décembre et du début janvier a fait du bien à la truffe.

Mais les restaurateurs et certains particuliers qui ont leurs adresses pourront encore s’en procurer pendant quelques semaines. Daniel Chaume et sa précieuse Nini, somptueuse truie dont les exploits de chercheuse de truffes ont fait le tour de la planète (notre vidéo a passé les 70.000 vues dans le monde entier, même en Amérique du Sud, au Cambodge et surtout dans les pays de l’Est) ont une clientèle fidèle qui achètent les truffes en direct.

Princesse Nini au travail en ses terres à truffes de Mareuil-sur-Belle (24) .
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Reste alors pour les acheteurs lestés de leur précieuse « cargaison » à écouter les groupes folkloriques qui se produisent sur la place, à pousser jusqu’à l’Ecomusée pour découvrir le travail des ancêtres de Nini en images et en vidéo, à suivre le Sentiers des Truffières libéré des gelées blanches du matin ou à rendre visite aux fermes environnantes, comme celle de Guy et Isabelle MeynardOu encore à prolonger leur séjour pour assister aux cours de cuisine, visiter le marché de Périgueux et les beautés de Brantôme.

C’est qu’on est à la campagne, même si ce qui s’échange en cette fin janvier est aussi de l’or en barre.


vendredi 9 janvier 2015

1,7 KILOMÈTRES DE GOURMANDISES !

Paul Bocuse vous invite à sa soupe de la B!G de Lyon (69).
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Lyon la gourmande a son salon de la gastronomie ! On devrait dire  « enfin » ! Alors que le Sirha, salon des Métiers de Bouche professionnel et ses illustres concours comme la Coupe du Monde de la Pâtisserie et surtout le Bocuse d’Or, bat son plein à Eurexpo du 24 au 28 janvier, les Lyonnais et tous ceux qui les visitent à l’occasion, sont aussi invités à la fête.

A Lyon, on attendait cela depuis plus de 30 ans ! Quand le Sirha, qui s’appelait alors le Salon des Métiers de Bouche a vu le jour dans les anciens locaux de la Foire de Lyon, désormais investis par la Cité Internationale, bien des Lyonnais se sont imaginé qu’il s’agissait d’une grande fête de la gastronomie dans la ville avec forces dégustations, pléthore de chefs et événements gourmands au fil des allées d’un salon qui a pris au fil des ans une telle importance qu’il est désormais le tout premier à offrir une vision complète de l’avenir des métiers de bouche, le plus vivant des observatoires et surtout, là où naît la tendance. Les professionnels ne le manqueraient sous aucun prétexte.

La fin d’une frustration

C’est là que s’installe le malentendu. Très vite les Lyonnais des années 80 ont cru pouvoir se féliciter de voir s’installer chez eux un salon de la gastronomie où ils pourraient se rendre pour découvrir et déguster quantité de nouveautés.

Grave erreur ! Le Sirha est réservé aux professionnels. Ils sont déjà près de 200.000 visiteurs à défiler à Lyon pendant ces 5 journées et il est capital, pour que le succès de la manifestation soit au rendez-vous que les exposants rencontrent leurs clients et rien que leurs clients.

City Tour du jury du concours "Lyon a du goût" organisé pour le SIRHA 2013.
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Au fil des éditions tous les deux ans, le public s’est d’ailleurs très vite rendu compte que la manifestation n’était pas faite pour lui. Tous ceux qui avaient pu chiner des entrées auprès d’un cuisinier ou d’un vigneron se sont très vite aperçus que ces allées de produits pour la restauration et le matériel collectif n’était pas fait pour eux.

Des initiatives avaient vu le jour en ville. Avec des concours de vitrines pour les commerçants, des tandems qui rassemblaient des chefs, des boutiques et des démonstrations de savoir-faire. Elles ont eu le mérite d’exister.

Mais il fallait s’inscrire dans une manifestation plus ample et soutenir le salon lui-même en organisant un « off » de belle tenue. C’est la qualité de ce qui se passe tout autour qui signe la vraie réussite d’un événement. Comme au festival d’Avignon ou encore à la FIAC à Paris.

Place au BIG et bon appétit !

L’idée de la Biennale du Goût qui va donner à boire et à manger aux 4 coins de la ville aux mêmes dates que le Sirha a été lancée à l’automne avec un appel à toutes les bonnes volontés, la mobilisation de cet engouement pour la magie de la gastronomie et un soutien important des organisateurs du Sirha.

D’autant que, fin novembre, le projet « Lyon et Paul Bocuse fêtent 50 ans d’excellence gastronomique » porté par ONLYLYON venait d’être choisi parmi une quarantaine d’autres comme « Contrat de Destination ». Ce qui va permettre à la ville de pouvoir développer des actions sur 3 ans dans des villes comme New-York, Paris, Milan, Sydney, Londres, Berlin et Zurich.
Big ! 2015, 1ère Biennale Internationale du Goût de Lyon (69).
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S’il fut un temps où la réputation de Lyon  ville de gastronomie était considérée comme encombrante par certains, le temps était tout de même venu d’arrêter de cracher dans la soupe.

Tout le monde a relevé les manches et s’est investi dans l’enthousiasme. Les pères fondateurs du Sirha et du Bocuse d’Or, Christian Bourillot et tous les MOF, Gabriel Paillasson et tous les artisans de la Chambre des Métiers, l’association des Bocuse d’Or  et le chef des chefs lui-même, bien sûr.

Paul Bocuse dont la générosité est proverbiale, a mis au point une recette de soupe « populaire » qui sera distribuée gratuitement dans le tunnel « modes doux » de la Croix Rousse, le plus grand d’Europe (1,7km) et qui sera fermé à la circulation pour l’occasion.
Ce n’est pas la première fois que l’ouvrage est détourné de sa destination première. Déjà, il a servi par deux fois à un usage artistique à l’occasion de la fête des Lumières.

Le 24 janvier, il suffira d’acquitter une somme de 5€ pour y pénétrer, déguster gratuitement un des bols des 2000 litres de soupe préparées pour l’occasion (28 ingrédients différents !), se régaler d’une assiette de fromages préparée par Hervé Mons, illustre fromager et toutes sortes de bonnes choses, du chocolat, des tartes aux pralines et autres merveilles proposées à des tarifs volontairement modiques.

Food trucks etc…

Les artisans en profiteront pour tenter de battre des records. Le plus long plateau de fromages que tentera Hervé Mons pas vraiment inquiet puisqu’il est détenu pour l’heure par nos amis anglais.

BIG Festiv'Halles.
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Dès le dimanche, ce sont les food trucks, ces camions très en vogue dans les grandes cités, qui proposeront des nourritures variées aux Puces du Canal. Et dans toute la ville, des démonstrations, promenades gourmandes, records, découvertes et initiations avec la plus grande salade de fruits du monde, le plus grand mojito du monde et, en point d’orgue « Le Big !Festiv’Halles » aux Halles de Lyon Paul Bocuse le mardi 27 janvier de 19h30 à minuit.

Toutes ces manifestations sont promises au succès dans une ville où l’on parle cuisine et restaurant à tout bout de champ et où les ménagères échangent même des recettes avec la caissière du supermarché pendant les fêtes.

De quoi mettre du baume au cœur à tous ceux qui avaient été déçus quand la candidature de Lyon au titre de Cité de la Gastronomie avait été quasiment éliminée au profit d’une construction politique destinée à faire plaisir à tout le monde en synthétisant les ambitions de chacun à minima.

Du 24 au 28 janvier, Lyon n’aura pas besoin de décret ministériel pour être sacrée Capitale de la Gastronomie. Elle démontrera qu’elle l’est tout simplement. Pendant 5 jours et le reste du temps aussi.