lundi 25 octobre 2010

FRAÎCHEUR ECOSSAISE



L'Ecosse qui témoigne d'un punch rare au niveau touristique (tous les mois le site www.visitscotland.com/fr propose des activités, des festivals et mille raisons de se rendre dans cette région étonnante) est donc à visiter toute l'année, mais avec, pour nous français une petite pointe de charme au mois de novembre en général et pendant la période d'Halloween en particulier. Vous me direz que, les racines de cette fête sont irlandaises. Mais je vous répondrai que les châteaux hantés et le monstre du Loch Ness, les légendes et les frissons, c'est tout de même le propre du nord de l'Angleterre!

L'Ecosse est facilement accessible. Les compagnies aériennes comme EasyJet, Flybe, et toutes les autres décollent de nombreuses villes de France vers Glasgow ou Edimbourg et il y a aussi des séjours clés en mains et autres autotours organisés par des spécialistes et souvent à moins de 1.000EUR la semaine tout compris.

On a une petite idée de ce que l'on peut attendre de l'Ecosse. Il y a des clichés comme chez nous le béret, la baguette, l'accordéon, les poulbots, la gastronomie et les grèves à répétition. En Ecosse donc, ce sont les fantômes, les kilts, le whisky et la cornemuse. Pas seulement, pas seulement…

Des châteaux, il y en a beaucoup et de superbes. Visitscotland qui a mobilisé douze ambassadeurs très connaisseurs (un pour chaque mois de l'année) invite les touristes à suivre le Duc et la Duchesse d'Argyll dans leur château d'Inveraray. Ces aimables aristocrates livrent aussi leurs bonnes adresses. Conseillent une balade dans la forêt d'Inverawe, recommandent de s'attabler sur la côte battue par les vents pour déguster les meilleurs produits de la mer, poissons et coquillages au Loch Fyne Oyster Bar et de faire un tour dans l'Ile de Tiree, là où se tient la plus grande compétition de planche à voile britannique (évidemment, le vent...)

C'est avec les fameux poissons dont on vient de parler que s'esquisse une autre spécialité de l'Ecosse, celle-là tout à fait improbable pour les mangeurs de grenouilles que nous sommes. L'Ecosse serait une des destinations gastronomiques les plus "exceptionnelles, inoubliables et intéressantes de la planète", aux dires de l'International Culinary Tourisme Association qui a attribué la note de 79/100 aux produits et recettes écossais. Particulièrement pour les crabes, les poissons blancs et même les fruits et légumes du printemps.

Pourquoi pas si la qualité des produits y est. Le sens de l'autocritique et la curiosité typiquement français n'ont rien contre ça. Pas de bonne cuisine sans bons produits. Reste ensuite à savoir ce que l'on en fait. Mais il y a quand même 15 restaurant étoilés Michelin dans cette région du nord de l'Angleterre.

Lady Claire Mac Donald's est cuisinière, journaliste et amoureuse de son pays. Elle nous entraîne à la découverte de ses produits et de ses spécialités en profitant de l'Année de la Gastronomie Ecossaise qui dure jusqu'en mai 2011. Avec des manifestations toute l'année et le Shetland Food Festival dans les îles du même nom du 6 au 14 novembre. Avec vente aux enchères de poissons tous frais pêchés et des ateliers de préparation du bannock (un gros pain rustique traditionnel des îles Shetland).

Lady Claire livre aussi ses adresses. Elle recommande de visiter l'île de Skye, vraie merveille naturelle, la bourgade de Kelso dont Walter Scott lui-même disait qu'il s'agissait peut-être de l'endroit le plus romantique d'Ecosse et de pousser jusqu'à Abbotsford House, la résidence de l'écrivain mythique justement.

Les châteaux sont légion et tous plus fastueux les uns que les autres.
Ils ont souvent à voir avec des princes bien de chez nous puisque l'on fabriquait les alliances politiques avec des mariages royaux. C'est ainsi que Historic Scotland a mis en place la Route Thématique Marie de Guise, petite reine d'Ecosse très tôt veuve à la mort du roi Jacques V et qui pourtant devint régente à la seule force de son énergie et de sa détermination. Elle a marqué de sa présence les résidences royales de Linlithgow Palace où elle donna naissance à Marie, future Reine d'Ecosse, au Château d'Edimbourg et surtout à Stirling Castel où elle exerça le pouvoir et qui bénéficie d'un important et coûteux programme de rénovation avec des artisans d'art français.

L'ambassadeur de novembre Cameron Maclachlan est directeur adjoint d'Oran Mor, un magnifique pub qui est aussi une salle de spectacles et un café littéraire, pas comme les autres puisqu'il est installé dans une ancienne église. C'est la période idéale pour se réchauffer dans l'ambiance chaleureuse des pubs anglais, déguster un Scotch broth, potage à base de poireaux, choux et légumes verts et s'en servir comme point de départ pour débuter le marathon des fêtes et festivals de novembre.

En commençant par Enchanted Forest qui dure jusqu'au 31 octobre. En continuant par le feu d'artifice de la nuit de Guy Fawkes à Glasgow le 5 novembre; le Perthshire Amber du 29 octobre au 7 novembre où se rassemblent des groupes de folk, des concerts et des pièces de théâtre dans les châteaux. Le Fiddle Festival du 12 au 14 novembre qui est tout simplement le plus prestigieux festival de violon écossais et, pour finir en beauté, la Semaine de Saint Andrews du 26 au 30 novembre. Le saint patron de l'Ecosse est célébré comme il se doit avec des concerts, des pièces de théâtre, des spectacles de danse, des expos d'art et d'artisanat et même un festival de cerfs-volants sur la plage de West Sands.

Mais n'allez surtout pas croire que l'Ecosse hiberne ou hiverne dans la foulée. C'est à partir du 21 novembre et jusqu'au 31 décembre que se déroule le Winter Fest Glasgow qui transforme George Square en patinoire naturelle au coeur d'un village de Noël. Il y a, de toute évidence, beaucoup moins à faire sous les cocotiers!

mercredi 13 octobre 2010

LA MONTAGNE DANS LE ROLE TITRE



Quand les responsables et fondateurs de la nouvelle chaîne thématique Montagne TV, justifient leur choix de lancer une chaîne entièrement dédiée à l'univers de la montagne, il s'appuient certes sur le ski, les sports de glisse et l'alpinisme, mais aussi et surtout sur le fait que 3 français sur 4 se disent attirés par la montagne.
Ça me fait penser à ma tante Simone qui pérorait avec ses voisines sur le fait qu'elle préférait la montagne à la mer. Sauf qu'elle n'était jamais allée voir ni l'une, ni l'autre.

C'était une autre époque! L'idée de frustration ne l'effleurait même pas. Elle regardait le Tour de France en noir et blanc par dessus l'épaule de mon oncle Paul et elle trouvait que les cols, sommets, alpages et neiges éternelles lui élevaient l'âme bien davantage que les cocotiers.

Avec Montagne TV et même si les fameux 70% de français amoureux des cimes et vastes alpages ne vivent pas en Rhône-Alpes, dans la région où se regroupent la plupart des sommets de France, eux et leurs semblables pourront profiter des images. Car la chaîne, dont le siège social est à Lyon (pas loin du coeur du sujet...) n'est en aucun cas une chaîne locale. Elle est diffusée 7 jours sur 7 et 24h sur 24 sur le canal 177 de Canalsat depuis le 12 octobre et va s'installer sur tous les réseaux petit à petit d'ici la fin de l'année. D'ici là, on pourra toujours regarder les programmes en streaming.

Aux commandes, Laurent Surbeck, qui connaît bien son sujet puisqu'il a dirigé TV8 Mont Blanc, chaîne régionale certes, mais qui est en fait diffusée à peu près partout. Je me souviens avoir allumé la télé en Crète dans ma chambre de l'hôtel où j'étais en vacances et d'avoir vu apparaître Alexis Olivier aux côtés de Marc Veyrat dans son émission " Cuisinez-moi" quotidienne.

La différence, c'est déjà des moyens un peu plus étendus pour Montagne TV (Laurent Surbeck est associé à Jean-Philippe Caille et s'appuie sur un gros réseau déjà patiemment constitué et appelé à s'étendre...), mais c'est surtout le fait que la chaîne nationale parle montagne au sens large. C'est à dire que ni les Pyrénées, ni le Jura et le Massif Central ne seront oubliés. Et pas davantage les sommets des Andes, l'Himalaya, l'Europe centrale et les autres montagnes du monde.

Montagne TV est une généraliste de la montagne. La seule chaîne du genre, alors qu'il existe déjà 2 chaînes thématiques qui parlent de la mer en dehors des magazines dans les grilles des géants du PAF. Evidemment, on sait que la montagne, c'est avant tout les pistes l'hiver. Il y en a 8000 km rien que sur le territoire français, lequel est constitué de montagnes à 23%. Ce qui en fait le plus grand domaine skiable d'Europe. Avec cette qualité propre que la neige y est parfaite. C'est à dire qu'il fait une température idéale sur les pistes pour s'éclater. Rien à voir avec les températures polaires du Canada.

On sait aussi que les paysages sont uniques en été, que les fleurs y sont d'une couleur plus intenses qu'en plaine (grâce aux UV notamment). Mais ce qui compte surtout, c'est l'art de vivre dans les vallées, la découverte de ceux qui la font vivre, à quel point elle est bonne pour le moral et la santé. J'en témoigne.

Avec André Manoukian et son émission "M " dans son chalet où il recevra des musiciens, il fera bon au coin du feu. De la montagne, le musicien d'origine lyonnaise, juré remarqué de la Nouvelle Star sur M6 et désormais chamoniard, parle comme personne. Avec le zeste d'humour qui va avec. Parce que les voies d'accès pour atteindre les sommets ne sont pas faciles, parce que la vie y est rude quand vient l'hiver, il dit qu'il y a plutôt "moins de cons" en altitude qu'ailleurs. Il n'a malheureusement pas tout à fait raison, les chemins qui mènent au sommet du Mont Blanc, couverts de détritus, ont tendance à prouver que les susnommés sont présents à peu près partout!

Avec les "Deux heures de Marche" de Stéphane Thebaut, grand rendez-vous quotidien, on découvrira des reportages de toutes sortes et pas seulement des activités de grimpe. La gastronomie, les chalets, les églises baroques. Des sujets comme le retour des alpages chaque année à Annecy (74 Haute-Savoie), la Rencontre des Muletiers le 16 octobre aux Contamines-Montjoie (74-Haute-Savoie), la Cuisine de Savoye de Michel Lentz aux Fermes de Marie à Megève (74 -Haute Savoie), sans doute. Histoire de s'apercevoir que la gastronomie au XVème siècle dans le Duché allait, non seulement bien au-delà de la fondue, la raclette et la tartiflette, mais qu'elle offrait des ressources de créativité propres à bluffer plus d'un de nos grands chefs aujourd'hui.

"Le Refuge", c'est l'émission qui sera présentée par Alexandre Debanne. La chaîne, comme on le voit, a déjà ses têtes d'affiche. L'animateur aventurier et un rien casse-cou aura de belles histoires à raconter.
Le soir dans les refuges, l'altitude aidant, au propre et au figuré, on ne se raconte pas les mêmes histoires qu'au Café du Commerce. Les banalités n'ont pas vraiment leur place.

La météo évidemment, aura une place privilégiée et la fiction aussi. Même si l'on peut regretter que le cinéma n'utilise pas assez souvent la montagne comme décor. Ce qui serait assurément plus séduisant que les tournages dans les cuisines des 2 pièces, les chambres à coucher et les transports en commun.

Evidemment, on ne coupera ni à Nicolas Vanier, ni à Heidi et personne ne le regrettera. La petite fille de la montagne est aux Alpes ce que Sissi est aux fêtes de fin d'année. On ne s'en lasse jamais. C'est peut-être une des raisons, en plus de l'envie de santé et d'oxygène, qui fait que le public aime tant les sommets.

Le marché est vaste et assurément prometteur. Montagne TV s'installe donc sur un sujet en or. Il va vraiment falloir être à la hauteur.

vendredi 1 octobre 2010

LE BEAUJOLAIS CHEZ L'HABITANT



Le Beaujolais est une région si belle que toutes les saisons en valent la peine quand il s'agit de la visiter. Il s'agit même d'une contrée qui a toujours su tourner ses inconvénients en avantages. Le Beaujolais Nouveau se vend moins bien depuis une dizaine d'années? Tant mieux, c'est l'occasion de mettre les crus en avant. De grands vins qui apportent la preuve que le gamay est un cépage noble s'il est bien travaillé et qu'il s'est même offert le luxe, en Bourgogne, de compenser le pinot dans les années difficiles. Le cru 2009 est une merveille, encore mieux qu'en Bordelais, où l'on en est déjà très content.

C'est aussi l'opportunité de mettre ce que l'on peut appeler le "11ème cru" en avant. C'est à dire le Beaujolais blanc. Anecdotique au niveau des volumes (1%), mais en nette croissance. La mode de l'apéro et le goût des consommateurs pour le vin plutôt que pour les apéritifs du commerce, fait que l'on assiste, toutes régions confondues à une tendance à "blanchir" les vins. On arrache des vignes ici comme ailleurs, mais on replante des vignes pour produire du blanc. Surtout les viticulteurs des crus qui ont senti le filon. On n'en attendait pas moins d'eux.

Plus question de gamay ici, le Beaujolais blanc est issu de chardonnay et ce n'est pas un vin "sauve qui peut" dans une région en crise. Sur 11 Beaujolais blancs inscrits à des concours internationaux des vignes pour produire du blanc, 9 ont été médaillés. Un d'or et 4 d'argent au concours des Chardonnay du Monde. Deux grandes médailles d'or, 4 médailles d'or et 2 d'argent au Concours International de Bruxelles. Et quand on connaît l'amour des Belges pour les grands vins et leur goût pour ce que l'on appelle l'œnotourisme , il y a entre le nord de Lyon et le sud de la Bourgogne, de quoi pavoiser!

Comme toutes les régions viticoles, le Beaujolais qui est tout de même à la fois mondialement connu et posé au coeur d'un bassin de population de 7 millions d'habitants, trouve des raisons de se plaindre. Ce qui peut se concevoir quand on sait que l'on dépend des éléments. Que l'on passe son temps à craindre la grêle, le manque d'eau, les maladies, les malfaisants... Alors ils se battent. Avec ce qu'ils ont. Et ils ont beaucoup.

Ce qui aide à gommer le second inconvénient, lui aussi tourné en avantage. Il y a très peu d'hôtellerie digne de ce nom en Beaujolais. On ne parle pas, bien sûr, de lieux exceptionnels comme le Château de Pizay et, encore plus rare, plus accompli et plus étonnant comme le Château de Bagnols. Il faudra y revenir, raconter les Seigneurs d'Albon et Lady Hamlyn qui l'a restauré dans toute sa splendeur et avec des meubles d'époque, cela vaut bien un sujet à lui tout seul.

Pénurie donc d'hôtellerie. Qu'à cela ne tienne! Les chambres d'hôtes, pour la plupart exquises, fleurissent un peu partout dans le vignoble et sont très bien répertoriées dans le Guide de l'Oenotourisme. Et comme 80% d'entre elles ont été installées chez des viticulteurs, on se retrouve au coeur du sujet. On déguste, on assemble, on vendange avec les propriétaires. On se fait raconter le vin. Et on se régale. Avec modération en ce qui concerne la boisson et sans se retenir pour tout ce qui est de la nouvelle Route des Vins du Beaujolais, tout juste refaite, agrandie d'un tiers avec plus de 200 panneaux.

Guidés par GPS (c’est presque unique en France), les amateurs de Beaujolais bénéficient de 4 étapes sonores pour commencer. Entre Saint Amour, Romanèche-Thorins, Beaujeu et Brouilly ; dans les montagnes du Beaujolais vert dans les villages construits en pierres dorées et surtout la petite ville médiévale d’Oingt, classée parmi les Plus Beaux Villages de France et célèbre pour son festival de Musique Mécanique le premier week-end de septembre et ses fameuses crèches (une centaine) à la période de Noël. Il y aura bientôt 8 étapes commentées et une soixantaine au final

Tout le long de la route, on part à la rencontre des Bistrots Beaujolais. Nombreux sur leur terroir bien sûr, mais qui ont aussi essaimé partout en France. A Lyon, à Paris, en Auvergne et même à Marseille. Ce qui est dire!
Mais des Bistrots Beaujolais, il y en a aussi dans le monde entier. J'ai nommé Munich, Bruxelles évidemment, mais aussi New York et Chicago, La Haye, Amsterdam et Londres. Le Beaujolais sait faire, à l'image de son pape Georges Duboeuf qui sera le sujet de "Goûtez-Voir" le dimanche 10 octobre.

Au moment où j'écris ces lignes, on célèbre la Fête du Paradis à Odenas (69-Rhône) le 3 octobre. Vous en connaissez beaucoup, vous, des régions où l'on baptise ce vin doux et sucré tout juste sorti de sa première fermentation, d'un nom aussi ravissant. Sans doute parce qu'il donne des joues roses aux jeunes filles dès qu'elles en ont bu un simple (et traître) verre (il y a peu d'alcool, mais il y en a et on ne le sent pas!) et que, du sommet des collines, un verre à la main et en écoutant le chant des vendangeurs et leurs éclats de rire dans les vignes, on aperçoit les Alpes pratiquement toujours. Voilà qui aide à prendre de la hauteur et à défier l'adversité.