lundi 29 mars 2010

DES OEUFS DANS LE NOIR



Avec le printemps et le dimanche de Pâques, ce sont les chasses aux oeufs qui arrivent sur le devant de la scène. Il y en a à peu près partout et les chocolatiers industriels à l'esprit artisanal, comme ils préféreront que l'on dise, en profitent pour faire leur promotion en sponsorisant certaines chasses à l'oeuf un peu insolites.
C'est le cas du chocolatier belge Léonidas. Il avait l'an passé construit une tour Eiffel en chocolat au fond du Gouffre de Padirac dans le Lot.
Il recommence cette année le 10 avril (pas le jour de Pâques, mais pendant les vacances de Pâques et surtout un samedi) en invitant les enfants à une chasse à l'oeuf dans le gouffre à partir de 20h. L'expédition qui concerne les enfants entre 2 et 12 ans sera clôturée par un grand lâcher de ballons depuis le fond du gouffre.

Les poules Léonidas pondent aussi dans les fermes. Comme celle de Gally à Bailly (78 – Yvelines) en lisière du château de Versailles à 15 minutes en voiture de Paris. Au diable l'avarice, c'est une pluie de 50.000 oeufs et figurines qui s'abattra dans les allées de la ferme pédagogique le 4 avril. Une occasion pour le chocolatier belge de faire connaître ses fameuses pralines. C'est ainsi que, chez nos voisins, on appelle les bonbons de chocolat. Des oeufs aussi avec Playmobil cette fois, le week-end de Pâques à Provins pour lancer la saison des spectacles médiévaux. Il y en aura 7000 à dénicher dans les ruelles de la cité.

Historique toujours, c'est au château de Langeais qu'une autre chasse à l'oeuf, symbole de renaissance est lancée. Et c'est bien de cela dont il s'agit puisque la forteresse du comte d'Anjou fait la charnière entre deux époques, le Moyen age et la Renaissance. Les 4 et 5 avril, les enfants de 7 à 12 ans partent à l'assaut de la cabane perchée du parc avec pour mission, non pas de découvrir le loup, le renard et la belette comme le chante la comptine, mais une louve et une chèvre avec récompense à l'appui.

Des visites guidées sont organisées pendant tout le week-end et les vacances scolaires de Pâques. L'occasion aussi de découvrir l'exposition temporaire «A Table au Moyen-Age» du 15 avril au 15 août. Et de se rendre compte au travers des manuscrits, miniatures et objets, qu'à cette époque, les convives ne «bâfraient» pas comme Montmirail et Jacquouille dans « Les Visiteurs », mais que la cuisine était au contraire très raffinée, souvent à base d'épices, ramenées par les navigateurs et les usages étaient plutôt précieux.

Reste que pour continuer sur la lancée chocolat, il est coutume de dire que cette exquise spécialité est celle de nos voisins Belges et Suisses. Sinon que la réputation des artisans chocolatiers de France, hyper pointus et archi exigeants quant à la qualité et aux origines des fèves n'est plus à faire.

Très connus au Japon, autant que nos cuisiniers, ils sont aussi partis à la conquête de la Chine. Richard Sève, un des plus illustres artisans lyonnais (ville qui en compte beaucoup, on pense à Bernachon, Bouillet, Philippe Bel et beaucoup d'autres...) a participé à un fort inspirant Salon du Chocolat à Shangaï en janvier dernier. Ce qui lui a donné l'idée de réaliser des oeufs géants inspirés des pavillons anglais, chinois, africain et naturellement français de la prochaine Exposition Universelle qui se tient là-bas. On peut les admirer dans ses boutiques lyonnaises, sur les quais de Saône, à Champagne au Mont d'Or et aux Halles de Lyon Paul Bocuse. C'est là d'ailleurs qu'est exposé, à mon sens le plus beau, celui inspiré par le pavillon anglais, la « Seed Cathedral », la banque des graines des jardins botaniques royaux de Londres. Une demi-sphère tapissée de feuille d'or du plus bel effet.

Evidemment, on n'attend pas de ce genre de chocolatier artiste qu'il fournisse par milliers des chocolats emballés de papier alu pour chasses à l'oeuf populaire. Mais savez-vous toutefois qui va déguster les oeufs géants de Sève quand ils auront quitté les vitrines, c'est à dire juste après Pâques ? Ce sont les enfants de la Ddass et d'associations caritatives satellites. Mais il ne le dit pas (je lui ai juste fait avouer).

Et comme le chocolat, quand il est excellent et bien travaillé est une matière rare et coûteuse, on peut essayer aussi de réaliser soi-même ses oeufs en chocolat pour Pâques et ses ballotins pour Noël prochain. En fréquentant les stages d'une lyonnaise Christine Grosjean qui a jeté aux orties sa formation d'ingénieur à l'Insa, pour enseigner dans ses Ateliers Chocolats à Charly (69 – Rhône) le travail du chocolat aux particuliers et aux enfants. Une session de 4 h coûte 60EUR et on repart avec ses créations après avoir appris l'art de la ganache, du praliné et à enrober chaque chocolat d'une fine couche brillante. Dans sa boutique, elle propose aussi matière première et matériel (moules, poches...) car il vaut mieux être bien équipé.

Pour réaliser ensuite soi-même et en s'aidant de son livre « Le Chocolat selon Bernachon » aux Editions Glénat, les créoles au rhum et raisins blonds, les métis kirsch pistache, les fameux palets d'or, les truffes, griottes au chocolat et autres kalougas au beurre salé dont la recette est donnée dans l'ouvrage...

Aucun commentaire: