mercredi 22 décembre 2010

BIJOUX DE SOIE



Avec les deux dernières expositions présentées "Bijoux textiles, au fil de la parure" jusqu'au 13 février 2011 et "Quand Lyon dominait le monde, les soyeux lyonnais aux expositions universelles" jusqu'au 20 mars 2011, en marge de la réouverture de toutes les salles du Musée des Tissus et des Arts Décoratifs, l'industrieuse directrice, Marie-Anne Privat-Savigny, termine sa collaboration avec un musée qui est un de mes préférés et le second en France dans le genre après le Louvre.

Elle aura épuisé ses équipes en organisant au moins 4 expos par an et édité une trentaine de catalogues, respecté le goût de son public traditionnel amateur de belles étoffes anciennes et accompli la mission qu'elle s'était fixée, c'est à dire de favoriser les créations textiles contemporaines, notamment dans le cadre des Biennales.

C'est dans cet esprit qu'elle a suivi la proposition de deux créateurs Sophie Caillol et le joaillier Francis Dravigny d'exposer les oeuvres de 27 artistes venues de 9 pays différents qui créent des bijoux textiles assez étonnants.

Au fil de l'expo, on s'émerveille (le mot est faible) devant les colliers de soie injectés de silicone, les ailes de papillon brodées et le matériel textile mêlé aux métaux précieux. Les bijoux orfévrés en maille et en fil d'or tricoté de Laurence Oppermann, la ligature des coquillages, les orchidées électrolysées et les châles en fils de cuivre tricotés d'Ann Pamintuan, une artiste philippine initialement formée à l'art du bonsaï. Ou encore l'utilisation de fibres naturelles et synthétiques comme la soie, le raphia, le nylon, l'abaca et l'ananas d'Olivia d'Aboville.

Muriel Crochet native d'Angers, une ville qui s'illustre par sa grande vitalité culturelle, fait partie, comme 5 autres des artistes exposées, du collectif des Exploratrices (16 femmes qui travaillent le textile à leur manière) Cette ancienne lissière, est une entomologiste des étoffes et crée des insectes aériens. Emmanuelle Dupont, dont on peut admirer le triptyque des trois gorgones et la parure méduse en sculpture légère est aussi membre du collectif.

On a pu découvrir Lili Alcatraz et Léa Berlier au Carrousel du Louvre début décembre à Paris. Elles seront pour la seconde fois au Musée des Tissus de Lyon avec leurs colliers de feutres à pression. Karuna Ballo mauricienne et fille de couturière se dit horticultrice textile. Sa spécialité? Les fleurs de soie plissée, cousue et teinte à la main, incrustées de pistils anciens et utilisées comme bijoux de cheveux, pendentifs et broches.

Annie Chen Bridge Jewellery à Singapour et à Cebu. transforme des tissus en pierre qui restent gracieux et aériens. Maïté, s'inspire des fonds marins et fabrique des tissus de métaux pour le compte de Lacroix, Balenciaga, Chanel... Et quant à Marie Hélène Guelton qui a créé une somptueuse fraise à base de fibre d'ananas et d'abaca, elle est déjà présente dans les grandes collections de l'Art Institute de Chicago.

L'exposition s'articule entre trois lieux fort proches les uns des autres et tous situés dans la rue de la Charité à Lyon. En plus du musée, on peut découvrir, et acquérir certaines de ces créations ou dans un style voisin chez Artefact et Hall Prince et même participer à des ateliers pour apprendre à confectionner soi-même des pièces originales.

L'exposition des Lyonnais dans les expositions universelles comblera les visiteurs qui sont ou viennent à Lyon pour y découvrir des soieries précieuses. Il fut un temps, notamment au XIXème siècle où les expositions étaient européennes et offraient à la soierie lyonnaise l'occasion d'exposer son savoir-faire. C'est pour le musée, jusqu'au 20 mars 2011, celle de montrer des chefs d'oeuvre, pièces d'ameublement, tissus de costumes et ornements liturgiques et de démontrer la place de l'art dans la production en série. L'art et le bon goût comme arme de développement industriel, il y a pire et Lyon, avant la moitié du 19ème, est unique en Europe par le développement de ses manufactures.

En 1827 Jean Etienne Maisiat invente une technique de tissage des lettres sans machinerie complexe. La mode s'emballe alors et on ne jure plus que par le livre tissé. Le musée possède à cet égard un exemplaire du testament de Louis XVI et une lettre de Marie-Antoinette à Madame Elisabeth. Avec les portraits tissés créés par Didier Petit en 1839 et imitant la gravure à la perfection, les grands de ce monde se font tisser le portrait. L'expo propose des tissages historiques comme les portraits de Marie Antoinette et de Louis XVI et celui de l'illustre inventeur du métier Jacquard.

Pendant toute la période des grandes expositions universelles européennes et occidentales (Londres 1851 et 1862, Paris 1855 - 1867-1878 1889 et 1900, Vienne 1873, Philadelphie 1876, Chicago 1893...), c'est l'occasion pour Lyon de démontrer son savoir-faire en matière d'étoffes parfaites comme la couverture de siège réalisée par Grand Frères pour la chambre de Marie Amélie, épouse de Louis-Philippe.

Reste que les manufactures rivalisent avec pugnacité et ne ménagent pas leurs rancoeurs. Lyon se dira même sacrifiée sur l'autel de la jalousie britannique! Ils arrivent que les Lyonnais ratent le coche d'une mode ou d'une technique et se fassent doubler par les Anglais, les Allemands, les Suisses, les Japonais, avant de reconquérir le dessus du pavé comme en 1894 avec l'exposition du Parc de la Tête d'Or et celle de Paris en 1889 qui voit le retour des façonnés, dont seuls les soyeux lyonnais ont le secret. Plus de 66000 cartons sont ainsi conservés au musée. Les tissus sont interprétés en robes, jupes, manteaux, gants, écharpes. On trouve certains modèles qui en sont inspirés à la boutique du musée.

La réouverture des salles et la refonte du parcours des visites rendu nécessaire pour que le Musée se maintienne au rang des grands musées textiles internationaux comme peuvent y prétendre ses collections, est achevée depuis les veilles de Noël. L'éclairage notamment a été modifié pour que les tissus, qui sont terriblement sensibles à la lumière, puissent être mieux éclairés et sans dommage. C'est aussi l'occasion d'exposer certains inédits et notamment des albums d'échantillons (il y en a encore 6000 en archives). On peut admirer des étoffes du Moyen-Age comme le pourpoint de Charles de Blois, une pièce unique qui date de la guerre de 100 ans, le dais de Diane de Poitiers, maîtresse d'Henri II, des robes de cour du XVIIIème siècle, à paniers, des crinolines, des faux-cul et des costumes des Années Folles et Art Déco créés par Poiret et Balenciaga avec des étoffes de Bianchini Férier et les hautes nouveautés de Christian Lacroix, Ted Lapidus et Paco Rabanne réalisées dans les soieries lyonnaises de Bucol et d'Abraham qui combleront les nombreux amateurs de costumes.

Mission accomplie pour Marie-Anne Privat Savigny qui laisse à son (ou sa) successeur la lourde tâche de faire au moins aussi bien. Mais cette femme raffinée, curieuse et cultivée n'est pas perdue pour Lyon, elle dirigera le Musée Gadagne à partir de début janvier.

mardi 7 décembre 2010

LES VINS DE LA FÊTE



Loin de moi la pensée de vous affirmer ici qu'il faut délaisser les Champagnes au profit des Crémants de toutes les régions pour les fêtes. Mais les pétillants ont aussi bien du talent et leur rapport qualité-prix (ils sont vendus à la propriété ou en GMS - c'est à dire les Grandes et Moyennes Surfaces entre 6,90 et 12 euros) avec une moyenne autour de 7-8 euros. Franchement, ça vaut le coup de se pencher sur la question. D'autant que certains des vins dont je vais vous parler ici ont été médaillés d'Or lors du 20ème concours National des Crémants qui s'est déroulé à Die le 11 juin 2010 et, pour avoir dégusté certains d'entre eux, je ne vois pas de raison de s'en priver.
Tous ceux qui apprécient les bons vins sans être pour autant une encyclopédie ambulante connaissent une histoire de dégustation de grands Champagnes dans laquelle un petit plaisantin avait glissé un Crémant d'Alsace ou de Bourgogne. Lequel est arrivé premier et de préférence loin devant les autres. Une histoire qui fait penser un peu à celle que se racontent les voyageurs du TGV qui ont subi un personnage qui a tenu toute une conversation sur son portable (à l'époque où l'on était fier de posséder ce genre de matériel) et qui, amené à l'utiliser pour une urgence, avait été obligé d'avouer que son téléphone n'était qu'un jouet. Mouais...

N'empêche, Bocuse lui-même, il y a plusieurs années avait glissé un Crémant de Bourgogne dans une dégustation de grands Champagnes et le vin avait été très honorablement classé. Et puis comme le dit Jean-Michel Garnier, auteur avec John Euvrard, ancien sommelier de Bocuse et Meilleur Ouvrier de France d'un Guide du Champagne très bien documenté "le premier vin pétillant était une blanquette de Limoux et c'était au XVIème siècle."

Tout ça pour vous dire que mieux vaut un excellent Crémant qu'un champagne "chasse cousins" bien vert et qu'inversement il vaut mieux bien choisir son pétillant pour éviter le mousseux pas cher qui fait mal à la tête. Elémentaire.

Coup de coeur à la rédaction parmi les médailles d'Or du concours de Die pour le Crémant d'Alsace Brut de Cattin Frères à Voegtinshoffen vendu 7,50EUR à la propriété et pour le Crémant de Bourgogne Veuve Ambal, vieilli en cave plus de 18 mois et que l'on trouve en GMS pour 7,80EUR. A 9,50EUR, on retiendra aussi le Crémant d'Alsace - Excellence Brut de la Cave des Vignerons de Pfaffenheim. Il s'agit de la cave la plus médaillée d'Alsace.

Les vignerons du Beaujolais qui développent l'élevage du vin blanc, sacrifient aussi aux bulles avec bonheur. Dominique Piron et son épouse Kristine Mary, oenologue américaine représentent la 14ème génération de vignerons dans la famille et proposent un excellent Crémant de Bourgogne au départ de leur cave de Villié Morgon à 8,50EUR. Une incursion dans les vins de Loire, nous aura conduit à découvrir un excellent Blanc de Noir du Cellier Ackerman. Il est vendu 8,95EUR à la cave à Saumur et sur Internet directement à la boutique.

Font partie de la fête aussi, les vins moelleux et liquoreux que l'on déguste avec un foie gras depuis toujours, mais qu'il ne faut pas limiter à ce seul mariage. Les Sweet Bordeaux qui regroupent 11 AOC singulières en Bordelais se marient bien avec les nouvelles cuisines du monde et les épices douces. Evidemment, il s'agit de vins coûteux, mais ce ne sont pas non plus des vins de soif. Il faut dire que leur élevage est risqué. Ainsi les vins doux de Bordeaux doivent-ils leur caractère au Botrytis Cinerea, un champignon qui se fixe sur les grains de raisins surmûris. Son développement dépend du climat océanique un peu plus chaud que la moyenne et des brouillards d'automne. Mais gare aux automnes trop pluvieux et aux hivers trop précoces. C'est le danger des vendanges tardives. Il faut prier le Bon Dieu chaque jour pour que ça tienne et récolter aussi tard que possible. Une gageure.

Parmi les Sweet Bordeaux que l'on peut déguster à l'apéritif, avec le foie gras, mais aussi les saint jacques poêlées, les truffes blanches, les volailles aux morilles, les tartes à la rhubarbe, aux figues, aux noisettes et le chocolat noir, il y a bien sûr les Sauternes comme le Château Haut Bergeron 2005 (25EUR) ou le Château de Myrat 2005 (30EUR), mais aussi ce Côtes de Bordeaux Saint Macaire Château Perayne 2003 (10,20EUR les 50 cl) et même le Domaine du Tich 2006 de Saint Croix du Mont, vendu 6,20EUR.

Sortis des Bordeaux, les vendanges tardives et vins de paille se font une place sur les tables de fête. C'est le cas du vin de paille 96 issu de Marsanne de la cave de Tain l'Hermitage vendu 75EUR les 50 cl ou encore du Pacherenc de la Saint Sylvestre. Les vignerons de Plaimont, à qui l'on interdisait, par un décret de 1745, de récolter avant le 4 novembre, ont décidé un beau jour de 91 d'attendre jusqu'au 31 décembre pour récolter leurs grappes confites. Les vendanges sont l'occasion de déguster ce superbe vin liquoreux aux arômes de miel et d'épices (des années précédentes bien entendu), de séjourner dans la région et de fêter le réveillon en dansant au village de Viella et au château de Crouseilles. Pas banal!

jeudi 25 novembre 2010

GAUDI, CATALYUNA, BARCELONA



Si Barcelone est la destination préférée des Britanniques pour les City-breaks, la ville d'Espagne où les touristes dépensent le plus (22% de la totalité au niveau des cartes de crédit quand même!) et que les compagnies low-cost comme EasyJet relient à toutes les villes d'Europe qui comptent un tant soit peu, ce n'est pas par hasard. Alors loin de moi la pensée d'expliquer Barcelone à des amoureux de la ville qui la connaissent par coeur souvent aussi bien que les Catalans eux-mêmes et qui sont fiers de leurs chemins de traverse et de leurs petites adresses de créateurs dans le fameux quartier Gothique à gauche juste avant la mer en descendant la Rambla.

Quand on débarque à Barcelone et que l'on discute avec des habitants de la ville, ils vous demandent tout de suite si, comme tout le monde, vous êtes tombé sous le charme. Et comme dans un premier temps, on en attend des miracles, on est, d'entrée de jeu, un peu perplexe. Charme? Ma foi... Laissez-moi voir.

Il s'agit de reconnaître tout d'abord que Barcelone, c'est un monde à part. Mais aussi un lieu où il vaut mieux être jeune, pas trop fauché et en bonne santé. Ce n'est pas pour rien que les étudiants s'y plaisent et que, à l'image de Romain Duris dans "l'Auberge Espagnole" de Cédric Klapisch, c'est là qu'ils ont envie de passer une année dans le cadre des échanges Erasmus. Le film montre bien la ville. La plupart des scènes se passe autour de la place d'Urquinaona tout près de la place de Catalogne, le centre nerveux de la ville. Et quand Xavier balade Anne-Sophie, la très coincée femme du neuro chirurgien, c'est au parc Güell, du nom du fameux mécène proche de Gaudi et dans les maisons modernistes du maître comme la Casa Batllo, la Casa Amatller, et la Casa Milà, la fameuse Pedrera. La visite de Barcelone peut commencer avec le visionnage du film. Ce qui est loin d'être désagréable.

On est moins au coeur du sujet dans l'opus de Woody Allen "Vicky, Cristina, Barcelona" avec Scarlett Johansson, Penelope Cruz et Javier Bardem, qui m'a inspiré le titre de cet article. Sinon que Barcelone, comme à peu près toutes les villes, a ses hauteurs où sont hébergées les deux étudiantes américaines.

Des hauts de Vallvidrera, que l'on rejoint en 20 minutes par le train et le téléphérique depuis la place de Catalogne, on a une vue plongeante sur toute la ville, l'écran géant du Camp Nou, la "maison" du Barça et la mer et ses bateaux de croisières au loin. Dommage que ce petit coin de campagne, en surplomb de la métropole de 2 millions d'habitants et pourtant si peu urbain que les sangliers ravagent les jardins, ait récupéré la tour de Collserola qui fait 288m de hauteur et qui répand ses ondes sur les habitants de son entourage immédiat depuis les Jeux Olympiques de 1992. Chaque médaille a son revers.

Les fameux JO, désignés comme les plus réussis jamais organisés font partie des chances de la ville et sont un des secrets de son formidable développement. Avec les subsides de Bruxelles quand l'Espagne a rejoint la communauté européenne. Elle devait bien ça à la capitale de la Catalogne qui avait bien résisté au franquisme. Il n'en demeure pas moins que les touristes européens admirent les infrastructures de la ville, ses musées à la scénographie époustouflante et ils ont raison. Mais Barcelone a reçu beaucoup de dotation en bon argent. Ceci expliquant évidemment cela.

Tout ce succès rend la visite de la ville et de ses "must" un peu éprouvante. Si vous profitez de la douceur des nuits catalanes pendant la plus grande partie de l'année, vous allez monter et redescendre les Ramblas avec ses kiosques de fleurs, ses stands d'oiseaux et ses statues humaines. C'est le métro aux heures de pointe et, pour peu que vous vous y trouviez un soir de match du Barça à domicile, c'est dans une marée humaine que vous allez évoluer.

Car à Barcelone, le Barça est sacré. Ses victoires face au Réal Madrid du temps du franquisme étaient considérées comme de hauts faits de résistance. D'autant que l'on disait volontiers que l'arbitre sifflait des pénalties qui n'avaient pas lieu!

On trouve des maillots et autres objets du culte footbalistique un peu partout en ville. Même dans le périmètre de la Sagrada Familia, le chef d'oeuvre inachevé de Gaudi avec ses 18 tours et flèches et tout récemment consacrée par Benoît XVI. Avant le premier week-end de novembre 2010, c'était juste un temple. Désormais, on y célèbre des offices. Tenter d'en visiter l'intérieur est une entreprise de haute lutte. La file de touristes en attente fait le (grand) tour de l'édifice et, une fois à l'intérieur, on est si serrés les uns contre les autres, qu'on ne voit pas grand chose.

Pour découvrir les chefs d'oeuvre de l'architecture moderniste qui font que Barcelone est la seule ville à avoir 9 édifices inscrits au Patrimoine de l'Unesco, on préférera la Pedrera, mais plus astucieux encore, on rejoindra d'un court voyage en train de banlieue l'église construite par Gaudi pour les ouvriers de la colonie Güell. Eusebi Güell, pour éviter que ses employés ne soient contaminés par les revendications de la ville, les avaient éloignés du centre et mis à leur disposition tout ce qu'il leur fallait dans la colonie construite entre une pinède et des champs cultivés. Ecoles, cafés, bibliothèque et même un théâtre. Ce qui était rare à l'époque.

Grand ami de Gaudi, il lui commande une cathédrale. Il faudra 8 ans au génial architecte pour réaliser une maquette avec des fils de coton et des billes de plombs. Retourné à l'envers, l'ouvrage, qui faisait 5m de haut, démontrait parfaitement les lignes de force dont il fallait tenir compte pour la construction de l'édifice. Il avait inventé la notion de logiciel avec une bonne centaine d'années d'avance!

Commencée en 1908 par la chapelle plus intime que l'église qu'il voulait grandiose, l'achèvement des travaux ne se fera jamais. A la mort du bienfaiteur qui avait donné carte blanche à Gaudi et payait ses recherches rubis sur l'ongle, les deux fils héritiers stopperont la construction. Reste que la seule crypte est un chef d'oeuvre. Construite avec des briques récupérées dans les fours, des mâchefers et des basaltes, elle est en totale empathie avec l'intimité du travail dans l'usine. Les vitraux représentent la nature tout comme les céramiques en mosaïque. Mais rien n'est profane dans l'inspiration de l'architecte. Les représentations chrétiennes sont partout présentes. Y compris l'anagramme de la Sagrada Familia, la Sainte Famille.

Retour à Barcelone pour profiter des tapas que l'on déguste avec une bière catalane ou un verre de vin blanc pour moins de 10€ les trois, goûter le "pa amb tomàquet" la grande spécialité qui consiste en une tranche de pain juste grillée et frottée de petites tomates à la chair très serrée, que l'on ne trouve qu'en Catalogne et d'un trait d'huile d'olive. Mais il est loin d'être bon partout. Il faut viser juste. Et pour se rafraîchir à grands traits avec des jus d'orange et de citron pressés achetés 1,50€ alors qu'on les paiera 4€ dès que l'on aura basculé de l'autre côté du col du Perthus.

On fait du shopping sur les 5 kms de la Barcelona Shopping Line. On découvre les étals de fruits, légumes, produits exotiques et poissons de la halle de la Boqueria chère à Ferran Adrià, le magicien du restaurant El Bulli et on achète 10 tickets de métro pour 7,90€. Qui dit mieux?

L'autre bonne idée pour appréhender la ville et en profiter au mieux, c'est de s'installer dans les bus à impériale qui circulent sur 3 lignes et permettent ensuite de revenir aisément dans les endroits que l'on a repéré.

Difficile également de visiter facilement les musées renommés sauf à s'armer de patience. Devant le Museu Picasso et la Fundacio Miro, les queues sont interminables. On peut alors s'échapper vers le passionnant Musée de la Science, l'Aquarium pour y plonger avec les requins qui est des plus grands d'Europe ou plus loin encore pour procéder à la visite de la centaine de sites de tourisme industriel de Catalogne parfaitement bien équipés.

Je vous y emmène, si vous le voulez bien, au mois de janvier. En attendant, en bas de la Rambla, vous avez rendez-vous avec 5km de plages, le long de la Méditerranée et jusqu'à l'aéroport. C'est dans cet univers balnéaire, qui sent les vacances toute l'année, que les très gâtés joueurs du Barça ont leur villa, au calme, au soleil et tout proches des avions. Une grande ville au bord de la mer, c'est assez peu commun. Il est pourtant des Barcelonais pour regretter que leur cité ne soit pas traversée par un fleuve, voire deux comme c'est le cas chez moi. "A Lyon, nous a-t-on dit, vous avez de la chance!"

mercredi 17 novembre 2010

LUMIERES ORIGINELLES



Cette année, la fameuse Fête des Lumières de Lyon ne se déroule pas autour du 8 décembre, elle commence le 8 décembre, c'est à dire à la date exacte de la fête religieuse qui remonte à 1852 et qui est à l'origine d'une manifestation qui attire des touristes du monde entier. 40 délégations étrangères sont présentes et on chiffre le nombre de personnes qui déambulent dans la ville ces 4 soirs, du 8 au 11 décembre 2010 à environ 4 millions. ("selon les syndicats ", insinueront les méchantes langues) ;-)

Il n'empêche que, malgré de nombreuses mises en lumière dans d'autres villes comme Leipzig en Allemagne, Singapour en Indonésie et encore au Chili, au Brésil, à l'Ile Maurice et au Japon, Lyon reste le modèle absolu et s'est vu remettre, une fois de plus, au printemps 2010 en clôture du salon "Evénements Meetings " à Deauville, le Trophée de l'événement exceptionnel le plus marquant de l'année avec sa Fête des Lumières.

Elle reste, au travers de Luci, réseau international de villes sur l'éclairage urbain qui regroupe 64 municipalités sur 4 continents et dont elle est à l'origine, une formidable école de la mise en lumière des villes et l'on vient s'en inspirer du monde entier. C'est à Lyon aussi que les artistes se mettent eux-mêmes au défi de faire toujours mieux. Que les jeunes créateurs, toujours plus nombreux (il y a beaucoup de trentenaires cette année...), proposent leurs travaux.

Mieux encore, une centaine de projets étudiants sont proposés et une quinzaine seulement sont retenus. Lyon est un laboratoire de lumières. On découvrira ces jeunes projets dans les arrondissements de manière à éviter de trop concentrer les déambulations entre Saône et Rhône et de rendre la sécurité plus facile à organiser. Du coup les spectacles se démultiplient et il est facile de se transporter d'un point à un autre grâce aux transports en commun gratuits le 8 décembre à partir de 16h et jusqu'à 1h30 et facturés 2,40€ sans limitation de parcours les autres jours.

Nouveauté aussi cette année, le double virtuel de la fête des Lumières avec un site Internet très réaliste qui permet de s'imprégner et un teasing vertige présenté dans les salles de cinéma une quinzaine de jours avant. Mais tous ceux qui suivent la Fête des Lumières vous le diront. Rien ne vaut l'immersion totale dans les rues et autour des monuments ainsi que la déambulation dans les rues noires et glacées enchantées par les couleurs d'une fête qui a doublé le nombre de led depuis 2008, ce qui ramène sa facture d'énergie à 3300€ seulement.

Les applis Smartphone permettent d'avoir sur soi la carte interactive des spectacles et de décider ceux que l'on a envie de voir les uns après les autres. Cette année la Fête des Lumières rend hommage pour la première fois aux quais de Saône, après ceux du Rhône les années précédentes et en préambule au réaménagement des berges. Un oeuf de lumière sur la place du Gros Caillou à la Croix Rousse rivalise avec les tipis et les éoliennes de lumière des berges du Rhône (elles resteront en place jusqu'au 3 janvier.)

Un spectacle très poétique est proposé au Parc de la Tête d'Or avec le Voyage enchanté au pays des jardiniers de feu. La mise en lumière de l'attelage de la fontaine du sculpteur Bartholdi, (commandée par la ville de Bordeaux qui n'a pu la payer et récupérée par Lyon, soit dit en passant et pour la petite histoire...). Manège d'ombre et de lumière, dragons, chimères et zèbres qui galoperont sur les 3 façades de la place des Terreaux sur un fond sonore de chants d'animaux marins. Un hommage appuyé et nécessaire au créateur de Lady Liberty offerte à New York pour irradier sa baie.

On attend toujours avec curiosité la mise en lumière de l'église Saint Nizier qui racontera cette année le fil de son histoire et le spectacle de la cathédrale Saint Jean dont les spectateurs ont toujours du mal à se détacher. "Le Soleil a rendez-vous avec la Lune" la reliera cette année à la basilique de Fourvière, rassemblant ainsi les deux lieux de culte emblématiques de la ville. Avec un détour sur le site de l'Antiquaille où sont installés les 2 restaurants de Christian Têtedoie pour le spectacle des Flâneries Synesthésique.

Comme chaque année, la grande roue de la place Bellecour sert de support aux images lumineuses et, à partir du 4 décembre, des lumignons seront vendus pour constituer la fresque de la place Antonin Poncet au profit de l'association lyonnaise Notre Dame des Sans Abris qui fête cette année ses 60 ans. Une Lumibox de 80m de haut sera installée place Bellecour et ouverte au public pour inciter au recyclage des lampes et une fanfare sillonnera les rues en recyclant de vieux tubes (au sens éclairage et musical du terme).

On vient du monde entier à Lyon à cette occasion, de la région avec des TER à moitié prix et de toute la France avec des TGV supplémentaires. Avec un aller-retour en soirée le 11 décembre pour les Parisiens qui veulent s'en mettre plein les yeux.

Au commencement était...
La tradition du 8 décembre est née il y a plus d’un siècle et demi. Le 8 décembre 1852 est prévue l’inauguration d’une statue de la Vierge Marie, sur la colline de Fourvière. C’est un moment important pour tous les croyants de la ville qui devait, à l’origine, se dérouler le 8 septembre, mais qui a dû être reporté en raison d’une crue de la Saône. En ce soir du 8 décembre, alors que la fête se prépare, un orage s’abat sur Lyon et menace une fois de plus la cérémonie. Heureusement le temps redevient clément et la population, qui avait tant attendu cette manifestation, illumine d’un geste spontané ses fenêtres et descend dans les rues.

« Tout à coup », selon le récit d’un chroniqueur, «apparaissaient à quelques fenêtres inconnues des lignes de feu… La ville s’était embrasée en un instant. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. Les petits marchands illuminaient leurs baraques, leurs voitures et jusqu’aux bordures des trottoirs…(…) A huit heures, la population entière était dans la rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie. Les étrangers n’en revenaient pas de leur surprise, et les Lyonnais, tout emplis qu’ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient comment, en un instant, une population de trois cent mille âmes avait pu être saisie de la même pensée ». Les Lyonnais conserveront cette coutume jusqu’à nos jours, tous les 8 décembre...

mardi 9 novembre 2010

ELOGE DE LA SOUPE



Pourquoi me direz-vous parler d'une unique entreprise, Giraudet en l'occurrence qui fête ses 100 ans, et faire, à ce seul titre l'éloge de la soupe que la vénérable maison vend dans des bars du même nom à Paris, à Lyon et à Bourg en Bresse et sans doute très prochainement ailleurs (Londres, Barcelone, New York?)
Parce que, en visitant l'usine de Bourg en Bresse dans laquelle sont préparées sans le moindre additif, les quelques 80 variétés de soupe proposées à la vente en suivant les saisons, je trouvais justement tout à fait réconfortant que l'on puisse manger bon et pas cher au quotidien quand on est dans une situation de RHF (acronyme qui signifie "Restauration Hors Foyer") et qu'on est à peu près toujours condamné au hamburger, à la salade avec une vinaigrette au sucre épaissie aux additifs, au sandwich, croque-monsieur et autres nourritures improbables.

Je m'apprêtais à titrer ce billet "Eloge de l'imperfection". Ce qui eût été désobligeant pour mon sujet. La Maison Giraudet en effet, fabrique des quenelles de manière artisanale depuis un siècle, des soupes depuis 1995. Mais en respectant les contraintes industrielles de traçabilité pour pouvoir distribuer ses produits dans les grandes surfaces.

Ce qui est réconfortant dans ce processus irréprochable, c'est que l'on peut se nourrir chez soi et à l'extérieur en dépensant un minimum. Car il est facile, très facile d'être parfait. Il suffit de ne se procurer que le meilleur au niveau des produits. Tous les chefs vous le diront. Ensuite, pour peu que l'on sache faire parler de soi et que l'on soit bien noté dans les guides, si l'on tient un restaurant, le prix alors n'a plus guère d'importance. Sauf que, pour la plupart et la grande majorité des amateurs, ce genre d'établissements est parfaitement inaccessible (qui peut régler une addition de 300 ou 400€ par personne et même de 200€?)

C'est pour cela que les quenelles fabriquées avec de la semoule de blé dur, de la crème, du beurre de Bresse et 33% de chair de brochet comme celle du Centenaire, vendues 3€ pièce me plonge dans le ravissement. Que l'idée de servir en accompagnement d'une viande blanche, d'une volaille ou d'un poisson grillé un tian de quenelles et légumes du plus bel effet (la quenelle boit l'eau des tomates, aubergines et courgettes) et pour une poignée d'euros me donne le moral.

La recette figurera d'ailleurs dans le livre publié à l'occasion du centenaire "100 ans de maison" aux Editions de l'Epure écrit à 4 mains par Michel Porfido, le chef maison et la Lyonnaise Sonia Ezgulian à qui l'on doit déjà "La quenelle, 10 façons de la préparer" chez le même éditeur.

C'est Michel Porfido qui élabore toutes les nouvelles recettes maison pour inspirer les ménagères et renouveler saison après saison la carte des deux boutiques et bars à soupe parisiens (rue Princesse et rue Mabillon) et lyonnais (place Bellecour et aux Halles de Lyon Paul-Bocuse), sans oublier la toute première boutique de Bourg-en Bresse. Dans la collection de l'hiver, on trouve les quenelles aux girolles, cèpes et ail des ours, cocon aux truffes et volaille de Bresse aux truffes (cette dernière seulement du 14 décembre au 3 janvier).

Les soupes de l'hiver à déguster juché sur les tabourets de bar sont au homard et légumes, aux choux et saucisse de Morteau et il y a aussi la soupe du Mandarin aux lentilles vertes, huile d'olive, tomates, carottes et thé lapsang souchong. Elles sont vendues 5,90€ les 50 cl et font leur petit effet dans un dîner. Réalisées avec le même soin et des ingrédients parfaitement naturels, les soupes suivent le rythme des saisons. Froides en été, aux légumes de printemps quand se pointent les beaux jours, aux châtaignes quand les feuilles tombent et ainsi de suite.

Les quenelles sont appréciées dans tout l'est de la France et du nord au sud avec un pic dans la région lyonnaise et en Bresse, mais l'idée de les proposer en tapas comme celle à l'encre de seiche servie avec une bouchée de saumon mi-cuit à la manière d'un sushi ou encore en tranche avec un dé de fromage et juste passée au four pour l'apéritif leur donne une seconde jeunesse.

Elles ont, sous cette forme, plus saine que les cacahuètes salées, de beaux jours devant elles.

C'est d'ailleurs le même propos qui me conduit à parler chocolat. Les chocolatiers français sont de plus en plus doués et de plus en plus exigeants au niveau de leurs matières premières. On ne peut que s'en réjouir. Mais ils sont aussi de plus en plus chers (de 80 à 100€ le kilo) et on ne voit pas bien comment tout un chacun peut déposer de la haute qualité hors de prix au pied du sapin.

Alors je pense à de petits industriels comme Révillon qui font des efforts avec leurs palets Pures Origines Lait qui viennent de l'Equateur, du Vanuatu et du Venezuela et les Pures Origines Noir en provenance de l'Equateur, de Madagascar et de Sao Tomé. Ils sont vendus 9,95€ les 300 g en grandes surfaces. Evidemment, ils sont un peu trop sucrés, comme chacun sait, cela revient moins cher que la pâte de cacao, mais ils permettent de faire plaisir aux enfants et même aux grands. Ce qui est tout de même meilleur pour tout le monde que de consommer les produits Kinder Chocolat dont on nous matraque à la télévision.

lundi 25 octobre 2010

FRAÎCHEUR ECOSSAISE



L'Ecosse qui témoigne d'un punch rare au niveau touristique (tous les mois le site www.visitscotland.com/fr propose des activités, des festivals et mille raisons de se rendre dans cette région étonnante) est donc à visiter toute l'année, mais avec, pour nous français une petite pointe de charme au mois de novembre en général et pendant la période d'Halloween en particulier. Vous me direz que, les racines de cette fête sont irlandaises. Mais je vous répondrai que les châteaux hantés et le monstre du Loch Ness, les légendes et les frissons, c'est tout de même le propre du nord de l'Angleterre!

L'Ecosse est facilement accessible. Les compagnies aériennes comme EasyJet, Flybe, et toutes les autres décollent de nombreuses villes de France vers Glasgow ou Edimbourg et il y a aussi des séjours clés en mains et autres autotours organisés par des spécialistes et souvent à moins de 1.000EUR la semaine tout compris.

On a une petite idée de ce que l'on peut attendre de l'Ecosse. Il y a des clichés comme chez nous le béret, la baguette, l'accordéon, les poulbots, la gastronomie et les grèves à répétition. En Ecosse donc, ce sont les fantômes, les kilts, le whisky et la cornemuse. Pas seulement, pas seulement…

Des châteaux, il y en a beaucoup et de superbes. Visitscotland qui a mobilisé douze ambassadeurs très connaisseurs (un pour chaque mois de l'année) invite les touristes à suivre le Duc et la Duchesse d'Argyll dans leur château d'Inveraray. Ces aimables aristocrates livrent aussi leurs bonnes adresses. Conseillent une balade dans la forêt d'Inverawe, recommandent de s'attabler sur la côte battue par les vents pour déguster les meilleurs produits de la mer, poissons et coquillages au Loch Fyne Oyster Bar et de faire un tour dans l'Ile de Tiree, là où se tient la plus grande compétition de planche à voile britannique (évidemment, le vent...)

C'est avec les fameux poissons dont on vient de parler que s'esquisse une autre spécialité de l'Ecosse, celle-là tout à fait improbable pour les mangeurs de grenouilles que nous sommes. L'Ecosse serait une des destinations gastronomiques les plus "exceptionnelles, inoubliables et intéressantes de la planète", aux dires de l'International Culinary Tourisme Association qui a attribué la note de 79/100 aux produits et recettes écossais. Particulièrement pour les crabes, les poissons blancs et même les fruits et légumes du printemps.

Pourquoi pas si la qualité des produits y est. Le sens de l'autocritique et la curiosité typiquement français n'ont rien contre ça. Pas de bonne cuisine sans bons produits. Reste ensuite à savoir ce que l'on en fait. Mais il y a quand même 15 restaurant étoilés Michelin dans cette région du nord de l'Angleterre.

Lady Claire Mac Donald's est cuisinière, journaliste et amoureuse de son pays. Elle nous entraîne à la découverte de ses produits et de ses spécialités en profitant de l'Année de la Gastronomie Ecossaise qui dure jusqu'en mai 2011. Avec des manifestations toute l'année et le Shetland Food Festival dans les îles du même nom du 6 au 14 novembre. Avec vente aux enchères de poissons tous frais pêchés et des ateliers de préparation du bannock (un gros pain rustique traditionnel des îles Shetland).

Lady Claire livre aussi ses adresses. Elle recommande de visiter l'île de Skye, vraie merveille naturelle, la bourgade de Kelso dont Walter Scott lui-même disait qu'il s'agissait peut-être de l'endroit le plus romantique d'Ecosse et de pousser jusqu'à Abbotsford House, la résidence de l'écrivain mythique justement.

Les châteaux sont légion et tous plus fastueux les uns que les autres.
Ils ont souvent à voir avec des princes bien de chez nous puisque l'on fabriquait les alliances politiques avec des mariages royaux. C'est ainsi que Historic Scotland a mis en place la Route Thématique Marie de Guise, petite reine d'Ecosse très tôt veuve à la mort du roi Jacques V et qui pourtant devint régente à la seule force de son énergie et de sa détermination. Elle a marqué de sa présence les résidences royales de Linlithgow Palace où elle donna naissance à Marie, future Reine d'Ecosse, au Château d'Edimbourg et surtout à Stirling Castel où elle exerça le pouvoir et qui bénéficie d'un important et coûteux programme de rénovation avec des artisans d'art français.

L'ambassadeur de novembre Cameron Maclachlan est directeur adjoint d'Oran Mor, un magnifique pub qui est aussi une salle de spectacles et un café littéraire, pas comme les autres puisqu'il est installé dans une ancienne église. C'est la période idéale pour se réchauffer dans l'ambiance chaleureuse des pubs anglais, déguster un Scotch broth, potage à base de poireaux, choux et légumes verts et s'en servir comme point de départ pour débuter le marathon des fêtes et festivals de novembre.

En commençant par Enchanted Forest qui dure jusqu'au 31 octobre. En continuant par le feu d'artifice de la nuit de Guy Fawkes à Glasgow le 5 novembre; le Perthshire Amber du 29 octobre au 7 novembre où se rassemblent des groupes de folk, des concerts et des pièces de théâtre dans les châteaux. Le Fiddle Festival du 12 au 14 novembre qui est tout simplement le plus prestigieux festival de violon écossais et, pour finir en beauté, la Semaine de Saint Andrews du 26 au 30 novembre. Le saint patron de l'Ecosse est célébré comme il se doit avec des concerts, des pièces de théâtre, des spectacles de danse, des expos d'art et d'artisanat et même un festival de cerfs-volants sur la plage de West Sands.

Mais n'allez surtout pas croire que l'Ecosse hiberne ou hiverne dans la foulée. C'est à partir du 21 novembre et jusqu'au 31 décembre que se déroule le Winter Fest Glasgow qui transforme George Square en patinoire naturelle au coeur d'un village de Noël. Il y a, de toute évidence, beaucoup moins à faire sous les cocotiers!

mercredi 13 octobre 2010

LA MONTAGNE DANS LE ROLE TITRE



Quand les responsables et fondateurs de la nouvelle chaîne thématique Montagne TV, justifient leur choix de lancer une chaîne entièrement dédiée à l'univers de la montagne, il s'appuient certes sur le ski, les sports de glisse et l'alpinisme, mais aussi et surtout sur le fait que 3 français sur 4 se disent attirés par la montagne.
Ça me fait penser à ma tante Simone qui pérorait avec ses voisines sur le fait qu'elle préférait la montagne à la mer. Sauf qu'elle n'était jamais allée voir ni l'une, ni l'autre.

C'était une autre époque! L'idée de frustration ne l'effleurait même pas. Elle regardait le Tour de France en noir et blanc par dessus l'épaule de mon oncle Paul et elle trouvait que les cols, sommets, alpages et neiges éternelles lui élevaient l'âme bien davantage que les cocotiers.

Avec Montagne TV et même si les fameux 70% de français amoureux des cimes et vastes alpages ne vivent pas en Rhône-Alpes, dans la région où se regroupent la plupart des sommets de France, eux et leurs semblables pourront profiter des images. Car la chaîne, dont le siège social est à Lyon (pas loin du coeur du sujet...) n'est en aucun cas une chaîne locale. Elle est diffusée 7 jours sur 7 et 24h sur 24 sur le canal 177 de Canalsat depuis le 12 octobre et va s'installer sur tous les réseaux petit à petit d'ici la fin de l'année. D'ici là, on pourra toujours regarder les programmes en streaming.

Aux commandes, Laurent Surbeck, qui connaît bien son sujet puisqu'il a dirigé TV8 Mont Blanc, chaîne régionale certes, mais qui est en fait diffusée à peu près partout. Je me souviens avoir allumé la télé en Crète dans ma chambre de l'hôtel où j'étais en vacances et d'avoir vu apparaître Alexis Olivier aux côtés de Marc Veyrat dans son émission " Cuisinez-moi" quotidienne.

La différence, c'est déjà des moyens un peu plus étendus pour Montagne TV (Laurent Surbeck est associé à Jean-Philippe Caille et s'appuie sur un gros réseau déjà patiemment constitué et appelé à s'étendre...), mais c'est surtout le fait que la chaîne nationale parle montagne au sens large. C'est à dire que ni les Pyrénées, ni le Jura et le Massif Central ne seront oubliés. Et pas davantage les sommets des Andes, l'Himalaya, l'Europe centrale et les autres montagnes du monde.

Montagne TV est une généraliste de la montagne. La seule chaîne du genre, alors qu'il existe déjà 2 chaînes thématiques qui parlent de la mer en dehors des magazines dans les grilles des géants du PAF. Evidemment, on sait que la montagne, c'est avant tout les pistes l'hiver. Il y en a 8000 km rien que sur le territoire français, lequel est constitué de montagnes à 23%. Ce qui en fait le plus grand domaine skiable d'Europe. Avec cette qualité propre que la neige y est parfaite. C'est à dire qu'il fait une température idéale sur les pistes pour s'éclater. Rien à voir avec les températures polaires du Canada.

On sait aussi que les paysages sont uniques en été, que les fleurs y sont d'une couleur plus intenses qu'en plaine (grâce aux UV notamment). Mais ce qui compte surtout, c'est l'art de vivre dans les vallées, la découverte de ceux qui la font vivre, à quel point elle est bonne pour le moral et la santé. J'en témoigne.

Avec André Manoukian et son émission "M " dans son chalet où il recevra des musiciens, il fera bon au coin du feu. De la montagne, le musicien d'origine lyonnaise, juré remarqué de la Nouvelle Star sur M6 et désormais chamoniard, parle comme personne. Avec le zeste d'humour qui va avec. Parce que les voies d'accès pour atteindre les sommets ne sont pas faciles, parce que la vie y est rude quand vient l'hiver, il dit qu'il y a plutôt "moins de cons" en altitude qu'ailleurs. Il n'a malheureusement pas tout à fait raison, les chemins qui mènent au sommet du Mont Blanc, couverts de détritus, ont tendance à prouver que les susnommés sont présents à peu près partout!

Avec les "Deux heures de Marche" de Stéphane Thebaut, grand rendez-vous quotidien, on découvrira des reportages de toutes sortes et pas seulement des activités de grimpe. La gastronomie, les chalets, les églises baroques. Des sujets comme le retour des alpages chaque année à Annecy (74 Haute-Savoie), la Rencontre des Muletiers le 16 octobre aux Contamines-Montjoie (74-Haute-Savoie), la Cuisine de Savoye de Michel Lentz aux Fermes de Marie à Megève (74 -Haute Savoie), sans doute. Histoire de s'apercevoir que la gastronomie au XVème siècle dans le Duché allait, non seulement bien au-delà de la fondue, la raclette et la tartiflette, mais qu'elle offrait des ressources de créativité propres à bluffer plus d'un de nos grands chefs aujourd'hui.

"Le Refuge", c'est l'émission qui sera présentée par Alexandre Debanne. La chaîne, comme on le voit, a déjà ses têtes d'affiche. L'animateur aventurier et un rien casse-cou aura de belles histoires à raconter.
Le soir dans les refuges, l'altitude aidant, au propre et au figuré, on ne se raconte pas les mêmes histoires qu'au Café du Commerce. Les banalités n'ont pas vraiment leur place.

La météo évidemment, aura une place privilégiée et la fiction aussi. Même si l'on peut regretter que le cinéma n'utilise pas assez souvent la montagne comme décor. Ce qui serait assurément plus séduisant que les tournages dans les cuisines des 2 pièces, les chambres à coucher et les transports en commun.

Evidemment, on ne coupera ni à Nicolas Vanier, ni à Heidi et personne ne le regrettera. La petite fille de la montagne est aux Alpes ce que Sissi est aux fêtes de fin d'année. On ne s'en lasse jamais. C'est peut-être une des raisons, en plus de l'envie de santé et d'oxygène, qui fait que le public aime tant les sommets.

Le marché est vaste et assurément prometteur. Montagne TV s'installe donc sur un sujet en or. Il va vraiment falloir être à la hauteur.

vendredi 1 octobre 2010

LE BEAUJOLAIS CHEZ L'HABITANT



Le Beaujolais est une région si belle que toutes les saisons en valent la peine quand il s'agit de la visiter. Il s'agit même d'une contrée qui a toujours su tourner ses inconvénients en avantages. Le Beaujolais Nouveau se vend moins bien depuis une dizaine d'années? Tant mieux, c'est l'occasion de mettre les crus en avant. De grands vins qui apportent la preuve que le gamay est un cépage noble s'il est bien travaillé et qu'il s'est même offert le luxe, en Bourgogne, de compenser le pinot dans les années difficiles. Le cru 2009 est une merveille, encore mieux qu'en Bordelais, où l'on en est déjà très content.

C'est aussi l'opportunité de mettre ce que l'on peut appeler le "11ème cru" en avant. C'est à dire le Beaujolais blanc. Anecdotique au niveau des volumes (1%), mais en nette croissance. La mode de l'apéro et le goût des consommateurs pour le vin plutôt que pour les apéritifs du commerce, fait que l'on assiste, toutes régions confondues à une tendance à "blanchir" les vins. On arrache des vignes ici comme ailleurs, mais on replante des vignes pour produire du blanc. Surtout les viticulteurs des crus qui ont senti le filon. On n'en attendait pas moins d'eux.

Plus question de gamay ici, le Beaujolais blanc est issu de chardonnay et ce n'est pas un vin "sauve qui peut" dans une région en crise. Sur 11 Beaujolais blancs inscrits à des concours internationaux des vignes pour produire du blanc, 9 ont été médaillés. Un d'or et 4 d'argent au concours des Chardonnay du Monde. Deux grandes médailles d'or, 4 médailles d'or et 2 d'argent au Concours International de Bruxelles. Et quand on connaît l'amour des Belges pour les grands vins et leur goût pour ce que l'on appelle l'œnotourisme , il y a entre le nord de Lyon et le sud de la Bourgogne, de quoi pavoiser!

Comme toutes les régions viticoles, le Beaujolais qui est tout de même à la fois mondialement connu et posé au coeur d'un bassin de population de 7 millions d'habitants, trouve des raisons de se plaindre. Ce qui peut se concevoir quand on sait que l'on dépend des éléments. Que l'on passe son temps à craindre la grêle, le manque d'eau, les maladies, les malfaisants... Alors ils se battent. Avec ce qu'ils ont. Et ils ont beaucoup.

Ce qui aide à gommer le second inconvénient, lui aussi tourné en avantage. Il y a très peu d'hôtellerie digne de ce nom en Beaujolais. On ne parle pas, bien sûr, de lieux exceptionnels comme le Château de Pizay et, encore plus rare, plus accompli et plus étonnant comme le Château de Bagnols. Il faudra y revenir, raconter les Seigneurs d'Albon et Lady Hamlyn qui l'a restauré dans toute sa splendeur et avec des meubles d'époque, cela vaut bien un sujet à lui tout seul.

Pénurie donc d'hôtellerie. Qu'à cela ne tienne! Les chambres d'hôtes, pour la plupart exquises, fleurissent un peu partout dans le vignoble et sont très bien répertoriées dans le Guide de l'Oenotourisme. Et comme 80% d'entre elles ont été installées chez des viticulteurs, on se retrouve au coeur du sujet. On déguste, on assemble, on vendange avec les propriétaires. On se fait raconter le vin. Et on se régale. Avec modération en ce qui concerne la boisson et sans se retenir pour tout ce qui est de la nouvelle Route des Vins du Beaujolais, tout juste refaite, agrandie d'un tiers avec plus de 200 panneaux.

Guidés par GPS (c’est presque unique en France), les amateurs de Beaujolais bénéficient de 4 étapes sonores pour commencer. Entre Saint Amour, Romanèche-Thorins, Beaujeu et Brouilly ; dans les montagnes du Beaujolais vert dans les villages construits en pierres dorées et surtout la petite ville médiévale d’Oingt, classée parmi les Plus Beaux Villages de France et célèbre pour son festival de Musique Mécanique le premier week-end de septembre et ses fameuses crèches (une centaine) à la période de Noël. Il y aura bientôt 8 étapes commentées et une soixantaine au final

Tout le long de la route, on part à la rencontre des Bistrots Beaujolais. Nombreux sur leur terroir bien sûr, mais qui ont aussi essaimé partout en France. A Lyon, à Paris, en Auvergne et même à Marseille. Ce qui est dire!
Mais des Bistrots Beaujolais, il y en a aussi dans le monde entier. J'ai nommé Munich, Bruxelles évidemment, mais aussi New York et Chicago, La Haye, Amsterdam et Londres. Le Beaujolais sait faire, à l'image de son pape Georges Duboeuf qui sera le sujet de "Goûtez-Voir" le dimanche 10 octobre.

Au moment où j'écris ces lignes, on célèbre la Fête du Paradis à Odenas (69-Rhône) le 3 octobre. Vous en connaissez beaucoup, vous, des régions où l'on baptise ce vin doux et sucré tout juste sorti de sa première fermentation, d'un nom aussi ravissant. Sans doute parce qu'il donne des joues roses aux jeunes filles dès qu'elles en ont bu un simple (et traître) verre (il y a peu d'alcool, mais il y en a et on ne le sent pas!) et que, du sommet des collines, un verre à la main et en écoutant le chant des vendangeurs et leurs éclats de rire dans les vignes, on aperçoit les Alpes pratiquement toujours. Voilà qui aide à prendre de la hauteur et à défier l'adversité.

samedi 18 septembre 2010

PILAT (ES)



En descendant, début juillet, le long du sentier de randonnée qui retourne à Chavanay dans la vallée et au bord du Rhône, les abricots jonchaient les bords du chemin. Si mûrs sur les arbres qui les portaient et pliaient sous leur poids qu'ils ne pouvaient s'empêcher de rouler sous nos pas. On s'est régalés, même si, gorgés de soleil, ils étaient un peu chauds et risquaient de nous faire mal au ventre comme aux gamins chapardeurs. En cette saison d'automne, ce sont les noisettes et les champignons qui souffleront "Mangez-moi" aux oreilles des promeneurs.
Les pommes aussi dont le massif du Pilat est le terrain de prédilection... Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de piller les vergers. Mais personne ne vous défendra de croquer dans une pomme "de route", un peu tapée, un peu tordue, juteuse et savoureuse à tomber.

Le Parc Régional Naturel du Pilat, pour les gens de Saint Etienne et de Lyon, est à portée de la main. Et aussi à celle des amateurs de séjours automnaux quand la rentrée des autres est faite et qu'ils peuvent profiter, sinon des soirées longues, du moins de la lumière dorée et de la rousseur de la saison. Et surtout de belles journées pour pratiquer la randonnée, le VTT, l'escalade et même la via ferrata. Le Pilat à la place du Pilates, moins cher, et oxygène en prime!

Le Nord est à la mode. Les grosses chaleurs de l'été (bien qu'il n'y ait pas eu vraiment de canicule depuis 2003) ont orienté les vacanciers vers une campagne plus fraîche. La Loire et le sud de la Bourgogne bénéficient de ce nouvel état d'esprit. Crise aidant, mais aussi lassitude face aux délais d'embarquement et aux mesures de sécurité des engins volants, les nouvelles destinations qui font fureur sont celles de proximité. Pour justifier leurs séjours dans les Hamptons (plusieurs heures de route quand même), les New-Yorkais, qui ont toujours une longueur d'avance, avoue raffoler des "stay cations", les vacances (vacations) en restant (stay) chez soi ou tout près.

D'où la folie parisienne pour la baie de Somme. Il suffit, à cet égard, de suivre le journal de Jean Pierre Pernaut et on connaît sur le bout du doigt toutes les ressources de la région dont il est originaire!

Le formidable massif du Pilat, dont la première des qualités est d'offrir à chaque détour une vue suffocante sur les Alpes par temps clair, se range dans la même droite ligne. Pourtant, il a souffert, ces dernières années, d'une réputation de ringardise. Parce que ses qualités naturelles n'étaient pas assez mises en valeur. Que les infrastructures manquaient d'attrait. Depuis, de gros efforts ont été faits. Il était temps!

La balade en vaut la peine. Les virages s'enchaînent sec de Chavanay sur les bords du Rhône jusqu'à Pélussin. En fait, on passe de 200m à 1400m en 20km, vous dira-t-on à la Maison du Parc nichée dans un endroit ravissant autour d'un moulin dans la ville principale. On comprend mieux pourquoi, on a le sentiment en prenant les épingles à cheveux, d'escalader la montagne corse.

Se rendre à Pélussin, c'est un peu comme se diriger vers Corte. C'est juste un peu moins sauvage, mais pas beaucoup. Un peu plus loin, on atteint l'Auberge de la Rossagny pour un casse-croûte pas trop cher ou un beau plat de grenouilles sous la tonnelle aux beaux jours avec les Alpes en toile de fond et le lapin du voisin, échappé de son clapier qui joue bien malgré lui avec les enfants.

Comme dans l'Ile de Beauté les chemins de randonnée sont nombreux, très bien fléchés et le GR 65 qui longe la Chapelle du Calvaire sur les hauts de Chavanay est fréquenté par les pèlerins de Compostelle. Tout le long, des coquilles Saint Jacques gravées ou dessinées vous confirment que vous êtes sur le bon chemin.

La pause est réjouissante chez les viticulteurs et tous les producteurs de fruits, confitures et charcuteries qui se sont regroupés pour proposer des haltes gourmandes. Un petit fascicule "Saveurs du Pilat" que l'on peut se procurer à la Maison du Parc rassemble les plus sincères d'entre eux.

On découvre que l'une des spécialités de la commune de Marlhes, c'est le foie gras. "Aux fruits du Pilat", la famille Tranchand qui produit cerises, poires, pommes et jus de fruits propose une visite gratuite des étapes de conditionnement des pommes. Ce qui permet ensuite de pousser jusqu'au village médiéval de Malleval. Et si l'on passe sur le marché du Chambon Feugerolles le mercredi, une halte va s'imposer auprès de l'étal de la Ferme Margot qui propose ses jambonnettes, griattons et saucissons séchés à 930m d'altitude. on peut aussi aller directement à leur rencontre sur place à Saint Genest-Malifaux pour s'approvisionner.

Dans la vallée, c'est le domaine des plus prestigieux des Côtes du Rhône. Côte Rôtie, Condrieu et Saint Joseph se sont décidés à faire découvrir les joies de l'oenotourisme aux amateurs. Pour les déguster avec une belle côte de boeuf et dans une ambiance particulièrement sympa, on se rendra au Bistrot de Serine, racheté en copropriété par de prestigieux vignerons du coin qui proposent leurs vins et ceux de leurs voisins au verre.

vendredi 10 septembre 2010

MÉLANGE DES GENRES...



Quand ma fille était ado et qu'elle me faisait jurer que, pendant les vacances, elle rencontrerait plein de copains qu'elle n'oublierait jamais par la suite, je mettais toutes les chances de mon côté en réservant un séjour au Club Med, sûre que, parmi les quelques 900 GM (voire davantage...) présents sur le site, il y aurait bien une vingtaine de jeunes de son âge avec lesquels elle passerait une bonne semaine. C'était il y a moins de 10 ans... Les choses ont, depuis, évolué à une vitesse folle... Le Club Med a rénové la plupart de ses villages, tordu le cou à ses 2 tridents et organisé une montée en gamme irréversible qui ne lui a pas fait que des amis.

Capital.fr qui ne lâche guère l'entreprise emblématique du tourisme à la française dirigée par Henri Giscard d'Estaing se fait l'écho des difficultés du groupe pour opérer sa mutation. Davantage de clients aisés et qui n'ont pas peur d'acheter des semaines au prix fort pourvu que l'hôtel (on dit de moins en moins le village) soit très, très confortable et même carrément luxueux et que la présence d'un Spa de haut niveau soit assurée.

Le résultat, c'est que, même si les objectifs commencent à être atteints, le Club Med a perdu pas mal de ses clients des classes moyennes et ils n'ont pas encore été remplacés. Du point de vue du GM consommateur, ça se passe comment? Même si l'on casse sa tirelire et que l'on accepte de renoncer au tutoiement, aux bungalows et au collier bar, on ne se retrouve pas à passer ses vacances avec la même population. On prenait déjà des risques à retourner dans un village 2 années de suite quand le Chef de Village avait changé (c'est vraiment lui qui donne le ton). Mais maintenant, c'est carrément l'aventure.

Pour m'être rendue 3 fois à Peisey Vallandry (73 - Savoie) depuis son ouverture en 2006, je peux dire que je n'ai jamais été déçue. Et pourtant j'avais entendu pis que pendre au sujet de certaines semaines d'hiver dont la clientèle était - comment dire, en restant politiquement correcte - disons très communautaire. Imaginez, sur un établissement qui peut accueillir vers 700 personnes sur une semaine, environ 400 Russes qui ont leurs habitudes et leur fonctionnement et une communauté de quelques 200 personnes aux pratiques religieuses très exigeantes et qui prennent toute la place.

Tolérance certes, mais quand il s'agit des vacances, le bien le plus précieux des Français, une semaine pourrie par ceux qui ne savent pas rester discrets, ça vous mine. Demandez à Courchevel, ce qu'en pense certains hôteliers. Autant s'y faire d'ailleurs, ce sont eux, nos amis de l'Est qui "sauveront" la France touristique de la crise en venant la visiter de plus en plus nombreux. Et puis, tous ne posent pas leur calibre sur la table du petit-déjeuner à côté de leur tasse, tous ne balance pas leur assiette à travers la pièce parce que son contenu n'est pas assez chaud. Il en est des habitants de l'ex-URSS comme des autres. "A plus de 4", chantait Brassens, "on est une bande de cons". Alors 400, pensez!

Les choses ne se passent pas du tout de la même façon en été à la montagne.
La clientèle est très respectueuse de la nature. Un accompagnateur nous confiait qu'au mois de mai, après la fonte des neiges, les bouteilles de coca, les sacs plastiques et autres cochonneries laissées par les amateurs de sports d'hiver glissaient jusque dans la vallée. En été, les randonneurs, ont plutôt tendance à ramasser les déchets des autres pour les jeter à la poubelle. Pour passer de bonnes vacances, donc, repérer les bonnes dates. Juste avant Noël et en mars en hiver en fuyant janvier et, si possible, les vacances scolaires de tout le monde.

Un des secrets du délicieux village hôtel de Peisey Vallandry, c'est aussi une situation magnifique en plein parc de la Vanoise, des chambres très confortables qui n'obligent pas à s'entasser dans les parties communes quand on rentre d'excursion ou d'une journée sur les pistes et bien entendu un personnel formidable. De jeunes GO qui mettent leur énergie à la disposition de leurs clients et guettent le moindre de leurs désirs. Ils sont emmenés en ce moment par un jeune chef de village qui n'a même pas 35 ans. Et pour ce que j'en sais, David Meyer devrait encore rester pour la saison d'hiver.

Le Club Med a déserté l'Espagne et la Côte d'Azur. En France, il se concentre sur les Alpes avec des villages à Chamonix, la Plagne, Méribel (3 sites), Val d'Isère, Tignes... La première pierre du nouveau village de Valmorel (73 - Savoie) a été posée le 2 juillet et le village 4 tridents avec une aile de 24 suites 5 tridents devrait être inaugurée en décembre 2011 avec ouverture l'été comme Peisey Vallandry. Le Club Med comme d'autres savent bien que la région Rhône-Alpes reste la première destination touristique mondiale en hiver. C'est là qu'il faut être...

Tous ceux qui préféreront le soleil au ski profiteront des croisières à bord du M/S Legacy (5 étoiles Deluxe) entre l'Egypte et la mer Rouge avec une croisière musicale et les Solistes Français du 6 au 13 novembre ou encore la découverte du nouveau village de Sinai Bay.

Pour passer de bonnes vacances, il faut savoir surfer. Non pas sur les vagues avec une planche, mais sur les destinations et les saisons. Autrefois, il y avait, pour tous ceux qui ne séjournaient pas chez les parents et amis, le choix entre le camping et l'hôtel. Tout a évolué, les hôtels ont du souci à se faire s'ils n'ont pas fait l'effort de s'adapter et de proposer, comme nos amis de l'Hôtel Beauregard à la Clusaz et beaucoup d'autres, des activités en plus du séjour pour que les clients trouvent de quoi s'occuper et passer de bonnes vacances.

Chambres d'hôtes, gîtes et hôtellerie de plein air ont multiplié l'offre touristique. La demande n'a pas évolué aussi vite. Certains touristes exigeants et soucieux de leur confort se sont détournés des vacances à l'hôtel et tentent désormais l'hôtellerie de plein air de luxe. Et pas seulement pour une question de budget. Un établissement comme le Domaine de Massereau dans le Gard qui vient de recevoir ses 5 étoiles, mérite qu'on s'y intéresse. Le goût de la chaîne des Castels dont il fait partie pour les beaux endroits et le respect du patrimoine fait la différence.

Reste, et le problème est entier, la clientèle qu'il va falloir fréquenter. On peut toujours décourager Jacky et son pastaga et réaménager l'emplacement 17 en y construisant un bungalow élégant et confortable, mais rien ne dit que toute la bande n'aura pas fait des efforts pour continuer à s'approprier les lieux et mettre les nouveaux arrivants dans le moule. A moins qu'une nouvelle clientèle, plus bling-bling et pas plus discrète ne soit en train d'assurer la relève. On appelle ça vivre ensemble et ce n'est pas toujours facile...

mardi 10 août 2010

CONFITURE DE FRAISES



Pour faire la différence et attirer le chaland, une seule solution: proposer de l'insolite, de l'inédit, du pas vu, de l'original en somme. C'est ainsi que, depuis quelques années, on construit des cabanes dans les arbres, des yourtes mongoliennes et des roulottes gitanes dans les cours de ferme, les campings et les gîtes. Personne n'a encore pensé à copier un authentique camp Rom avec des bâches et des toiles cirées sur des piquets. L'aventure, l'insolite certes, mais convenable. Il ne viendrait à l'idée de personne de le reprocher!
Au moment où l'idée d'informer nos fidèles lecteurs sur les habitats pas comme les autres, je tombe le samedi 8 août, dans le silence de la ville, sur un reportage de la chaîne Voyage. Zay Harding, dans le cadre d'un reportage Pilot Guides, nous emmène en Nouvelle Zélande. La vidéo est très cotée. Elle est gratifiée de 5 étoiles sur le site qui la commercialise et, croyez-moi, elle en vaut la peine.

C'est là que j'apprends que les champions de rapidité dans la tonte des moutons qui se sont fait des sous avec leur art, investissent parfois dans l'hébergement touristique. C'est ainsi que l'un d'entre eux propose à ses hôtes de dormir dans un avion au sol dont la carlingue est aménagée en chambre à coucher. On peut même passer une nuit de rêve dans le cockpit à s'imaginer que l'on pilote les premiers aéronefs pionniers de l'Aéropostale. On se figure déjà les grands enfants que sont nos bonshommes en train de piloter pour de faux autour du bateau d'un copain en vacances et de jouer au héros comme Jean Dujardin dans "Un Gars, une fille".

Evidemment, ça a du succès. Pour attirer l'attention, rien ne vaut ce qui est original. Dans le même reportage, on voit notre héros en train d'absorber des yeux de poissons cuits à la vapeur et des testicules de mouton crus devant une assemblée hilare qui lui affirme que les anciens du pays s'en régalent. Moi, si j'étais lui, et avant de plonger, comme au saut à l'élastique un peu plus tard, je demanderais à l'assemblée de goûter pour me montrer qu'ils apprécient eux-mêmes. De grands enfants, on vous dit...

Tout ça pour vous confirmer que l'insolite a de beaux jours devant lui. Certains sites s'en sont même fait une spécialité. Tous ceux qui ont été enchantés à l'idée de dormir dans un hôtel équipé de mobilier taillé dans la glace dans le Grand Nord auront apprécié de pouvoir en faire autant dans les Pyrénées à Granvalira en Andorre. Les igloos creusés dans la glace ou construits en parpaings de neige et équipés 4 étoiles ont leurs inconditionnels.

Les roulottes aussi bien sûr qui nous rappellent ceux que l'on appelaient les Romanichels à l'époque où leur arrivée au village signifiait distraction et rupture avec le quotidien. Ils installaient les tréteaux et montaient les manèges. Leurs gamins fréquentaient notre école et ils revenaient chaque année. Le goûter (des tartines de saindoux!) dans la roulotte nous fascinait. Les parents n'avaient pas besoin de faire venir des artistes de rue pour distraire les 8-10 ans, ils en avaient sous la main. Sauf qu'on leur cassait les pieds à s'installer dans la roulotte exiguë, alors ils chassaient les mômes de là et on s'éparpillaient en rigolant. N'empêche, la roulotte gitane avec ses tambourins et ses chevaux de trait s'est inscrite dans notre imaginaire et une petite semaine de vacances dans cet univers onirique au fond du jardin, mais avec tout le confort , ça fait rêver...

Idem pour les péniches. Là aussi, tous ceux d'entre nous qui faisaient les 400 coups l'été le long des chemins de halage connaissaient les mariniers qui acceptaient gentiment de les embarquer pour l'aventure entre 2 écluses. Là aussi les vacances en péniches solidement ancrées dans les imaginaires, séduisent nombre d'estivants curieux.

Il y a aussi les cabanes dans les arbres. Paradis que l'on a construit nous-mêmes avec des planches, à une époque bénie où tous les jouets n'étaient pas en vente chez Toy's are Us et que les jardins servaient surtout à faire des bêtises. On se faisait tirer les oreilles parce qu'on avait piqué les allumettes à la cuisine. N'empêche, à cette époque-là, il y avait plutôt moins de feux de forêt... Tout cela pour vous dire que les cabanes dans les arbres avec tout le confort ont aussi beaucoup de succès pour ceux qui les loue.

On aime aussi passer la nuit dans un phare comme dans celui de Kerbel à Riantec (56-Morbihan). Les yourtes envahissent le territoire et on n'y invoque pas forcément Bouddha. Mais qu'est-ce qu'on s'amuse dans cette grande pièce de toile recouverte de tapis avec son poêle au centre. Variante, les tipis. Comme Cochise. Dans le même temps, le camping qui flirte avec le haut de gamme, s'installe au château avec les Castels. Rien que des 4 étoiles. Et pour ne pas lasser les clients on leur propose aussi de l'insolite:

Les maisonnettes cabanes aux Criques des Porteils dans les Pyrénées Orientales, l'écolodge Sahari au Domaine des Forges en Vendée. Et la Bretagne, qui ne peut pas toujours compter sur les mêmes rayons bienfaisants que la Côte d'Azur, fait des efforts avec la cabane hutte du Domaine des Ormes en Ile-et-Vilaine, la paillote exotique à Grande Métairie dans le Morbihan et les roulottes au Château de Galinée dans les Côtes d'Armor. La boucle est bouclée.

Reste que tout cela me fait penser aux confitures. Je précise ma pensée. Depuis quelques années, les confitures les plus originales, comme celles que fabrique Christine Ferber à Niedermorschwihr (68 Haut-Rhin) sont proposées aux gourmands qui les trouvent à la Grande Epicerie de Paris et autres boutiques gastronomiques de luxe. Je pense aussi aux Confitures de Rosalie réalisées par Philippe Bruneton, maître confiturier (ça existe...) en plein coeur du massif du Pilat entre Lyon et Saint Etienne avec des fruits du cru, mûrs à souhait. Il en existe beaucoup d'autres un peu partout en France.

Pour attirer l'attention et séduire les gourmands, on propose les framboises au chocolat noir, la confiture de carottes, oranges et cardamome et autres curiosités. Mais savez-vous ce qui se vend le mieux? C'est un pâtissier que j'interrogeais au sujet de ses nouveautés qui me l'a confié. Les plus vendues des confitures ce sont celles à la fraise et aux abricots. C'est à dire les plus classiques avec lesquelles on est sûr de ne pas se tromper. D'ici à ce que tous ceux qui cherchent à "crécher" sur les flots, les roues, les arbres et les cockpits finissent pas se retrouver dans une chambre bien conventionnelle, il n'y a pas loin! Aucun problème à cet égard, des chambres classiques et bien tenues, dans toutes les catégories, il y en a plein!

vendredi 23 juillet 2010

COUPS DE COEUR CORSES



En écrivant ces lignes, j'ai bien conscience de ne pas avoir grand chose à apprendre à tous les amoureux de la Corse qui n'envisagent pas de passer un été sans s'installer sur les plages de celle qu'on appelle l'Ile de Beauté (surtout dans les programmes météo) et qui est pour quelques uns de nos "happy fews" un objet de luxe à l'image de l'incontournable Rolex. Dans cette île qui est "une montagne posée sur la mer" (ça non plus je ne l'ai pas inventé...) avec un littoral tout petit, petit, l'absence (heureuse !) d'autoroutes nous fabrique d'homériques embouteillages quand vient la haute saison et que 2 millions de touristes (les Italiens, les Allemands à l'est et les Français de l'autre côté...) investissent nationales et départementales.
Je vous livre donc seulement mes coups de coeur, (il y en a beaucoup...), les précautions que je vous conseille pour ne pas rater votre séjour et rester juste ouverts aux bonheurs de l'île.

Conseil N°1: On ne va pas en Corse sans voiture. Sinon, pour peu que l'hôtel ou la résidence ne soit pas (tout à fait...) à la hauteur de vos espérances, c'est la cata. Il y a un (bon) moment déjà, je m'étais rendue en vacances à Ajaccio dans un hôtel "avec plage privée et vue sur la mer". Nous, on avait la vue sur la mer, mais d'autres donnaient sur le toit des cuisines, les poubelles et leurs odeurs. La plage promise était pleine de cailloux et de coques d'oursins (c'était même pas la saison, laquelle se termine quand la neige fond sur les sommets et que l'on ne peut plus skier le matin et déguster des oursins sur la plage à midi. Si, si...).

Il a donc fallu en passer par la voiture de location pour visiter et se rendre sur le sable de la plage de Marinella, face aux Iles Sanguinaires et surplombée par le cimetière où repose Tino Rossi. La gloire locale, à peine moins célèbre que l'autre. Napoléon, le grand comme aurait dit Victor Hugo, dont les Corses semblent avoir si peur qu'on l'oublie que l'aéroport d'Ajaccio autrefois baptisé "Campo d'ell Oro", s'appelle maintenant "Napoléon". Quant aux ferries qui font la navette entre le continent et les ports corses, l'un s'appelle "Napoléon", d'autres "Bonaparte" et "Napoléon Bonaparte". Mieux vaut bien repérer celui sur lequel on embarque!

Cette fois-ci, idem. Sans la berline 207 de Hertz, le séjour eût été difficile. Installés sur la côte Est, que les voyagistes essaient d'ouvrir au tourisme alors que de nombreux Corses regrettent qu'on ne laisse pas toute cette langue fertile à l'agriculture, nous avons du subir quelques mauvaises surprises. Une résidence, mignonne et fleurie sur la Marina de Bravone, mais dans laquelle on ne prenait pas la Carte Bleue (le ballet des étrangers qui venaient tirer des sous au Leclerc d'Aléria ne manque pas de piquant...) et dans laquelle les portables ne passent pas (encore une fois, le ballet des Européens de l'Est, Italiens, Allemands et Français comme nous installés 4km plus loin sur le parking de la Mairie pour prendre des nouvelles de la famille n'est pas mal non plus...)

La nuit, autre problème. Tous les numéros de téléphone d'urgence sont affichés sur la porte de la réception. Sauf que, quand elle est fermée, personne n'a le téléphone et qu'il n'y a pas de cabine publique. Passons... Passons aussi sur le wi-fi avec un code interminable à entrer. Du coup, personne n'arrivait à se connecter!!! Les Corses n'y sont pour rien et si, dans les villages, on n'accepte pas la Carte Bleue, ça ne gêne que les clients. Ils devraient prévoir... Ça et là, des îlots de modernité. Porto Vecchio est toujours le Saint-Tropez de l'Ile de Beauté et le magazine "Voici" nous raconte que Djamel et Mélissa y coulent des jours heureux. Bonifacio reste stupéfiante de beauté avec sa vue sur la Sardaigne, même par temps pas très clair et son cimetière marin très émouvant.

Si l'on n'y prête garde, on pourrait dire que la Corse est le pays de la pizza et des pizzérias. Surtout sur sa côte Est. Difficile de dénicher un restaurant intéressant quand on est juste de passage. Pour s'orienter, on s'achète un guide dans le première librairie venue. Mais en fin de compte, il faut faire par soi-même. Rendons justice au "Routard" et ses quelques bonnes adresses car les guides renommés ont tendance à sélectionner les restaurants chers. Je pense à l'Alba recommandé par le "GaultMillau". Il bénéficie d'une terrasse sur le port de Bastia d'où l'on admire le ballet des ferries qui partent les uns après les autres escortés d'un minuscule bateau pilote qui a tout juste le temps de faire ses allers-retours de l'un à l'autre. Mais il y a peu de monde autour des tables, alors que son voisin "Chez Mémé" déborde. On est tenté de se demander pourquoi. Il faut dire que la terrine et le civet de sanglier proposés au menu du jour en plein mois de juin sèment le doute. On a sûrement été forcé de garder le sanglier bien au frais et même très au frais. Un peu plus loin, sur le Vieux Port, le Palais des Glaces recommandé par le "Routard" ne vaut pas le "Café Napoléon". Un guide oui, mais prudence...

C'est pareil à Calvi. Cité délicieuse, mais dans laquelle les 2 hôtels recommandés par le "Routard" devraient être revus (60€ et 80€ environ pour une chambre pas très gracieuse et qui sent le renfermé, ce n'est pas vraiment donné.) Par nos propres moyens, on a trouvé l'Onda. C'est un hôtel moderne sans charme particulier (il y en avait plein d'autres dans le même genre) mais confortable, très propre et climatisé, dans lequel on nous a recommandé le restaurant "U Minellu" niché dans une rue étroite derrière l'église qui est une vraie merveille. Au mois de mars 2011, il migrera deux rues plus haut à l'enseigne "A Piazetta". Micha, la propriétaire angoisse à l'idée que la clientèle ne suive pas. Moi, je suis bien tranquille pour elle. Ses pâtes à la langouste, la charcuterie et le fiadone, tout le monde sait, y compris en ville, qu'il n'y a pas mieux!

Ne vous étonnez pas si je ne vous donne pas les liens avec adresses Internet des restaurants. De la même manière que l'on prend rarement la Carte Bleue dans les établissements, le web n'est pas une de leurs priorités. Mais on se débrouille. Calvi est un vrai bijou et les initiatives hôtelières vont bon train. C'est la raison pour laquelle, Air Corsica qui propose des forfaits avion+courts séjours ou avion+voiture de location dispose de nombreux produits dans d'excellents hôtels comme l'hôtel Corsica, le Mariana ou encore l'Abbaye à partir de 287EUR et jusqu'à 414EUR par personne pour 3 jours et 2 nuits. Avion compris et au départ de Paris, Nice, Marseille et Lyon.

Des forfaits, il en existe aussi vers le Sofitel à Porticcio. Cette belle maison, extrêmement bien tenue par Thierry Delahaye est installée en pointe avec une vue époustouflante sur la baie d'Ajaccio. Essayez les soins du Spa, le massage ayur-védique particulièrement bienfaisant et faites-vous raconter la Corse. Vous apprendrez ainsi que les macarons servis au dessert viennent de chez Anne Marchetti, une pâtissière corse de 26 ans installée à Porto Vecchio et vous en profiterez pour découvrir quelques excellentes adresses pour le déjeuner ou le dîner comme "La Ferme" qui n'ouvre que le soir, mais qui vous recommande d'aller Chez Toinou (comprendre en fait "Le Piano"), à l'entrée de Porticcio. Tous deux sont recommandés par le "Routard" et les maximes de Toinou affichées ça et là et sur le menu valent bien son excellente cuisine. Sa charcuterie corse vient de son village natal. L'heure et demie (voire deux heures, en Corse, on compte en temps de parcours, pas en kilomètres) jusqu'à Cozzano pour acheter les charcuteries de Jo Césari sur le marché en valent la peine. Le bouche à oreilles marche très bien sur l'île. Toinou recommande l'hôtel Bella Vista à Porticcio pour l'hébergement. Si vous n'avez pas encore décidé vos vacances, foncez-y, il y a des promos sidérantes. La crise. Evidemment...

En remontant la côte ouest et en longeant les Calanches de Piana en passant par Lumio, le village de Laetitia Casta, on se dit que le plein été doit être insupportable tant la circulation est dense dès fin juin. Mais on nous précise que, à partir de juillet et jusqu'à la fin août, il n'y a pas de bus de tourisme. Tant mieux!

A Saint Florent, l'étape incontournable, c'est le restaurant "La Gaffe" sur le port pour la merveilleuse cuisine de Chantal Bourneuf, la langouste grillée ou servie avec des pâtes à la provençale ou à l'armoricaine. La patronne, quand elle n'est pas aux fourneaux, cultive son jardin et les petites fèves qu'elle sert à l'apéritif. on boit des vins corses évidemment comme le Clos d'Alzetto AOC Ajaccio, le plus haut domaine de l'île. Là aussi on se régale avec ce qui se boit. Le vin de Sartène AOC 2008 du domaine Fiumicicoli de F et S Andréani et ses arômes de confiture de griottes. Comme sur le continent, la bière artisanale fait un retour en force. Goûtez donc aussi la "Colomba" de la brasserie Pietra, une bière blanche aux arômes du maquis particulièrement savoureuse.

Retour à Bastia par Corte, coeur de la Corse qui ne s'en laisse pas conter. Là, on traverse la montagne de part en part et on se dit que ce n'est pas en plein hiver qu'il faut entreprendre une expédition pareille. On se gare comme on peut et la police fait son tour. Impossible donc d'échapper à la sanction.

Au restaurant "A Scudella", on passe un moment délicieux sur la petite terrasse et on profite des conversations locales des voisins de table. Une façon comme une autre de pénétrer le sujet. Pas grave, on n'y comprend rien, mais tout est dans le ton. Dans ce village exquis, accroché à la montagne et où l'âme corse semble la plus authentique, se tient le 31 juillet et les 3, 7 et 10 août à la Villa Pancrazi, la 6ème édition des Nuits Lyriques de Corte. Avec "Don Giovanni" à l'affiche et l'occasion de découvrir au cours de la Nuit de l'Opéra de nouveaux jeunes talents...