dimanche 10 mai 2009

LES MUSEES FONT NOCTURNE



Le 16 mai, la night hype, c'est dans les musées avec la 5ème édition de la Nuit Européenne des Musées. Et c'est d'autant plus vrai et séduisant que les musées, cette nuit-là, sont gratuits et rivalisent d'ingéniosité pour attirer le public. Sans doute cette manifestation, qui fut organisée pour la première fois à l'initiative du Ministère français de la Culture, n'est-elle pas étrangère à l'engouement actuel que connaissent les musées et les grandes expositions qui font le plein de visiteurs. Les initiatives sont toutes plus brillantes et enchanteresses les unes que les autres.

On en sort ravi, content de soi et on n'a même pas la gueule de bois ! Ils pourraient même le faire plus souvent ! N'en rajoutons pas, un des bonheurs de cette Nuit des Musées, c'est cette construction sur l'éphémère qui la rend encore plus précieuse. Je me suis régalée, l'an passé, à vous raconter Venise et les quelques 48 événements qui se tenaient dans la ville. Cette année, ce sont 42 pays européens contre 36 l'an dernier qui participent. C'est un vrai bonheur que de parcourir les projets de chacun. Picorez, faites à votre idée, près de chez vous ou d'un coup d'ailes dans une capitale européenne, le prétexte en vaut la peine. Plus d'un millier de musées ouvrent leurs portes en France. Les plus grands et même les autres.

Savoir toutefois que Nuit des Musées ne signifie pas forcément toute la nuit. Certaines animations se termineront autour de 23 heures. A l'inverse, certains musées resteront ouverts jusqu'à l'aube et on pourra même apporter son sac de couchage ! Un des temps forts de la nuit 2009, c'est l'ouverture du Palais de l'Europe à Strasbourg qui permettra aux visiteurs de découvrir une sélection d'œuvres d'art offertes par les Etats-membres depuis la création de l'Union européenne. Il est à remarquer que la manifestation est placée, pour la première fois, sous le patronage de l'UNESCO.

Personne ne se contente d'ouvrir les tourniquets comme dans la journée pour que le public puisse découvrir les collections permanentes. Tous les musées, des plus prestigieux aux plus modestes s'attachent à s'ouvrir à la transdisciplinarité en invitant les arts plastiques, la danse, les spectacles vivants, la musique et même les sciences et techniques à entrer en dialogue avec les Beaux-Arts. Dans le florilège des propositions de cette nuit magique, on retiendra l'exposition-atelier autour de Calder au Centre Georges Pompidou, la fresque numérique interactive qui va envahir la façade du musée des Beaux-Arts de Valenciennes, une chasse au trésor dans les 8 musées de Mulhouse, les fantômes du tsar Nicolas II qui hanteront le Musée d'Art Roger-Quillot à Clermont-Ferrand et la redécouverte du Musée Archéologique de Saint Romain en Gal au travers des Métamorphoses d'Ovide.

Et puisqu'il est question de sciences et techniques, cette visite des collections du musée du Château Henri IV de Nérac (47-Lot-et-Garonne), autour des thèmes de l'astrologie et de l'astronomie sous ce titre étrange et prometteur : "Comment prendre la lune avec les dents !" Plus simplement au Musée des Beaux Arts de Dole, il s'agit de convier le public à prendre conscience que le lieu possède trois chefs d'oeuvre à admirer. Ils sont signés Courbet, Attiret et Fromanger.

Les ateliers aussi ont beaucoup de succès, surtout dans le futur public que constituent les enfants. C'est ainsi qu'ils pourront aborder les secrets d'atelier de Gauguin au musée des Beaux-Arts de Quimper et seront les modèles de portraits warholiens aux Galeries Nationales du Grand Palais au cours d'un atelier baptisé "Clic clac dans la boîte" au Salon Clemenceau. Il s'agira de s'amuser à réaliser son portrait à l'image de ceux d'Andy Warhol ! A partir d'une photo, d'encre couleur, de rouleaux et de pinceaux.

La nuit est aussi affaire de mise en lumière et d'exploitations de toutes les ressources de l'éclairage y compris les plus simples. On s'éclairera
avec des bougies au château musée de Nemours, au cours de visites commentées baptisées "Rondes de nuit" autour de la lumière dans les oeuvres de la collection. Pour l'occasion, un éclairage à la bougie habillera l'oratoire du XIIe siècle, considéré comme le bijou architectural de l'édifice. Et avec des lanternes au musée Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye et à la lampe de mineur au musée de la Mine à Saint –Etienne ...

Parmi les animations scéniques, l'ouverture vers les scènes étrangères et la participation des étudiants, on remarquera le concert des élèves du Conservatoire du Grand Besançon à partir des oeuvres de Merula, Grandi, Rognoni ou encore Cima au Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon en écho à l'exposition "Simon Vouet et les années italiennes (1613-1627)", période à laquelle, il se trouvait à Rome.

Ce qui m'amène tout naturellement à parler de deux initiatives européennes, en Suisse, au musée Jurassien d'Art et d'Histoire de Délémont où le public sera juré d'un procès en sorcellerie et de "A la découverte des "Pugnaloni" dans les rues d'Acquapendente en Italie pour découvrir et réaliser, en compagnie des jeunes de la ville et dans le cadre du musée des Fleurs, les "Pugnaloni" 2009. Il s'agit de grandes mosaïques de pétales et de feuilles qui représentent le lien originel entre la tradition paysanne et les rites printaniers liés à l'explosion de la force, de la vigueur et de la beauté de la nature. Après avoir observé le travail et consulté les archives dans l'aprés-midi, la soirée sera consacrée aux ateliers.

On voit, au travers de toutes ces initiatives culturelles, que les musées, loin de rester confits dans une culture élitiste, sont soucieux, au contraire, de séduire des publics de plus en plus nombreux. Le musée comme fantastique terrain de jeu à l'image de la montagne. Qui l'eût cru ?

1 commentaire:

doudoune a dit…

Bon article !!
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