jeudi 30 octobre 2008

EXCLUSIVITÉS SHOPPING A LYON



Il est urgent d'être frivole, juste un peu, sans pratiquer la politique de l'autruche face à la crise économique qui semble décidée à nous immerger dans l'eau glacée pour un moment. Ceux et celles qui n'ont pas tout placé en Bourse et n'ont pas forcément besoin d'emprunter, ni de vendre des actions pour obtenir des liquidités ont le devoir (civique) de se lâcher dans les boutiques.

A Lyon, il y a de quoi, avec quelques exclusivités. Toutes les villes ont les leurs. Je me souviens de Rose Sarkissian à la fin des années 70 qui créait pulls et pantalons à Nancy dans la droite ligne de l'esprit Sonia Rykiel. Et c'était beau. Et on trouvait ses créations à Nancy et nulle part ailleurs.

On repense à Max Chaoul qui faisait (déjà) la pluie, le beau temps et surtout la mode à Lyon et avait "Clémentine" pour enseigne. Et Clémentine existait. C'était une vraie star, une locomotive dont la meilleure amie, qui créait à Lyon elle aussi, s'appelait Lolita Lempicka.

Les villes donc, ont leurs créateurs et c'est plus que jamais le cas à Lyon avec l'Université de la Mode qui met sur le marché des stylistes ou des conceptrices qui se feront forcément un nom. Si elle n'est passée ni par là, ni par le Village des Créateurs, l'incubateur du Passage Thiaffait, Béatrice Puysségur qui vient d'ouvrir boutique dans "la" rue vitrine par excellence, la rue Auguste Comte, a une vraie démarche de créatrice.

Elle a quitté Paris toute jeune pour suivre son mari, homme de théâtre et commencé à confectionner des vêtements avec sa seule machine à coudre et ses idées. Dans un grenier d'abord, puis dans son petit atelier de Vaise. Elle imagine toute seule les quelques 20 modèles de ses 2 collections annuelles, mélange la laine bouillie et le tulle, l'ottoman et le coton enduit, réveille le tout avec des jacquards italiens, réchauffe le cou avec d'inédits foulards colorés et crée des chapeaux de pluie réversibles à tomber.

Toujours parmi les exclusivités, il y a les gants Favel, que toutes les fashionitas repèrent dans les magazines sous la marque Glove Story et que les lyonnaises ont toujours connus dans une petite boutique de la rue de la République qui ressemblait davantage à un commerce en voie d'extinction qu'à un temple de la mode. Grave erreur ! Il faut pousser la porte pour découvrir des gants en agneau violet, "la" couleur du moment, celle que portait Carla Bruni-Sarkozy en Angleterre, des gants artisanaux cloutés de cristaux en collaboration avec Swarovski, des tailles uniques en flexicuir, des gants doublés cachemire, soie ou polaire et de ravissants parapluies. Tous ces modèles ultra hypes sont distribués dans les plus belles boutiques de maroquinerie et dans les grands magasins comme le Printemps et les Galeries Lafayette. Mais la totalité de la collection, c'est à Lyon qu'on la trouve dans cette minuscule boutique près de l'Opéra. En exclusivité.

Quelques mots encore pour vous parler de Dessange, qui est, comme chacun sait un coiffeur parisien dont les créations enthousiasmaient les magazines féminins à l'influence naissante dans les années 60 quand il transformait Sylvie Vartan et Brigitte Bardot. Dans les années 80, Eva Decorps, une de ses collaboratrices et admiratrices, a ouvert à Lyon, avec son mari Bernard, un salon Dessange, place Maréchal Lyautey qu'elle a fait grandir. Depuis 2 autres ont suivi et aussi 8 enseignes Camille Albane à des tarifs plus accessibles. Et encore des salons Frédéric Moreno qui ont la même patte, mais sont aussi plus quotidiens. Il faut savoir toutefois qu'Eva a créé ensuite un centre de formation pour que tous les franchisés en empathie avec le style du maître puissent aller se former.

Lyon est donc un modèle pour les Salons Dessange du monde entier. Tous ont été refaits cet automne et ne reste plus aux autres qu'à se couler dans le moule. La ministre Valérie Pécresse a profité de son passage à Lyon pour venir s'y détendre un peu et c'est place Maréchal Lyautey que Grégory Coupet s'est fait faire ses mèches si sexy...

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