dimanche 15 juin 2008

VEGETAUX MAGIQUES

Indéniablement, le parc de Lacroix Laval, l'autre poumon vert de la ville de Lyon et du Grand Lyon lui-même a bien progressé. De prairies et sous-bois avec étangs et quelques daims pour les promenades du dimanche, il a évolué vers un lieu à forte identité et ce serait dommage de le manquer. Il avait à son actif le fameux Château de la Poupée, à deux pas d'un lieu extrêmement fréquenté, à savoir le Lyon Vert, le Casino de Charbonnières, par ailleurs premier de France. Mais les genres sont différents. Ce qui ne veut pas dire qu'un adepte des machines à sous et mieux encore du restaurant la Rotonde, ne peut pas avoir envie de verdure, de chevaux et de potagers pour respirer le dimanche ou n'importe que jour de beau temps avec ses enfants.

Cette belle forêt lyonnaise est assortie d'un potager rare, parfois éphémère où il se passe toujours quelque chose et où l'on a mis l'accent sur la magie et l'aspect onirique des lieux. C'est ainsi qu'il s'y est tenu par deux fois le bal de La Belle et la Bête, événement majeur de la Biennale de la Danse (attention, la prochaine édition, c'est en septembre 2008...) Les frondaisons et futaies du parc, le château dans l'ombre faisaient merveille dans le rôle du décor. Il se raconte aussi que les poupées qui font partie de la collection permanente du Château du même nom ne seraient pas toutes inoffensives. Certaines sont d'anciens merveilleux jouets de richissimes et aristocrates petites filles, d'autres portent des costumes régionaux, mais certaines seraient investies de pouvoir surnaturels... La curiosité est à son comble.

Le parc de Lacroix Laval a accueilli les Merveilles d'Alice... Cette année, il s'agit d'une expo au jardin et au Château baptisée "Des fibres et des couleurs". On se demande alors s'il ne s'agit pas, une fois de plus, de propagande pour nous faire acheter et consommer des fibres (poireaux, asperges aubergines, courgettes et autres...) sur les marchés et on se prend à regretter la magie et le jeu d'échec géant de Lewis Carroll. Pas du tout, cette expo réserve son lot de surprises et d'étonnements et la participation d'artistes originaux qui travaillent le végétal.

Dans le jardin, on découvre les végétaux dans leur état originel, tels qu'ils se trouvent, en friche, aux 4 coins de la planète ; les plantes semi-sauvages à l'origine des légumes d'aujourd'hui avec, par exemple ces gros chardons qui ont fabriqué nos cardons et autres artichauts.

C'est là que l'on s'aperçoit de l'importance considérable de l'horticulture lyonnaise, qui a créé des dizaines de milliers (!) de variétés de plantes au 19ème siècle : roses, clématites, pommes de terre anciennes, et une vingtaine d'espèces de choux. Il faudra venir admirer , en septembre quelques milliers de variétés de sauge et les fameux fuschias lyonnais.

Pour appuyer l'exposition, dans laquelle il est question de plantes tinctoriales comme la fougère qui donne un vert rare et résistant aux éléments, la garance, le pastel, l'indigo, le henné, le safran... mais aussi de plantes textiles tellement douces à porter, on a planté un champ de lin dont les fleurs bleues seront visibles en septembre.

L'homme, depuis 3500 ans avant JC, tisse ses vêtements. Il emploie pour ce faire le lin, le coton, la viscose de bambou et, pour les emballages, le chanvre et le jute. Avant que toutes ces plantes précieuses ne soient détrônées par les fibres artificielles. Mais il semblerait, Dieu merci qu'elles reprennent du poil de la bête...

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