samedi 5 janvier 2008

BULLES DU BUGEY


Début d’année, avec la galette ou à l’apéro, c’est le moment de changer de bulles. D’autant qu’il faudra peut-être se faire à l’idée de se passer de Champagne. Le succès du plus festif des vins de France est tel que l’on envisage d’étendre l’appellation pour produire plus (pour gagner plus... ?) de façon à ce qu’il y en ait pour tout le monde. Et tout le monde justement est demandeur. A peu près autant que de feux d’artifice pour célébrer tout et n’importe quoi. Alors pensez...

Loin de nous l’idée toutefois, de se passer de Champagne, mais sans doute faudra-t-il se faire à celle de le payer un peu, beaucoup, passionnément plus cher. Mais ce n’est pas pour cela que je veux vous parler du Montagnieu et du Cerdon. Il ne s’agit aucunement d’un repli, mais d’une autre découverte plaisir.

J’ai eu l’occasion, cet automne, de visiter les caves du plus emblématique des vignerons de Montagnieu, Franck Peillot. Il est si passionné et intarissable sur le sujet que sa propre femme dit en riant "Mon mari, vous commencez la phrase et il termine toute la conversation..." Elle-même créée des bijoux à l’occasion. Il s’agit là d’une cave de charme.

Le Montagnieu, on le trouve dans sa région de production, mais aussi sur le zinc des meilleurs bouchons lyonnais, sa bulle est relativement fine, il est issu de cépages chardonnay, altesse et mondeuse et il a un petit goût d’amande grillée pas désagréable du tout. Il est idéal avec les amuse-bouches comme les sert le voisin de Franck Peillot, Nicolas Serrano du restaurant la Cigale d’Or et il fonctionne aussi sur tout un repas.

Ne le confondez pas toutefois avec les pétillants du Bugey sans appellation. Là, on peut parfois être déçu. Reste que les vins du Bugey qui sont en VDQS, espèrent l’AOC pour cette année . Après, ils seront peut-être plus chers... A la cave, il faut compter autour de 6 à 8 EUR.

C’est à la sortie des grottes de Cerdon que vous découvrirez l’étendue du vignoble de ce rosé pétillant, délicieux comme un Champagne framboise et issu de cépages gamay et poulsard. Dans le Bugey, on dit que c’est un vin de jeune fille et c’est assez ça.

Les plus grandes tables de la région, n’ont pas peur de le mettre à leur carte. La Maison Chapel à Mionnay elle-même (celui d’Alain Renardin à Mérigniat ) et on le boit aussi à Lyon dans les bouchons et les bistrots. Mais le champion, c’est sans doute le restaurant La Vieille Côte à Cerdon qui en propose sur sa carte des vins et des plus rares (un cépage 100% poulsard tout à fait étonnant). Il fera lui aussi merveille sur la galette et avec les crêpes du Mardi Gras.

Si vous en trouvez, foncez, car là aussi il n’est pas cher. Mieux encore, allez le rencontrer dans sa région d’origine (il s’agit là d’une montagne du Jura très préservée, un peu austère, mais à cet égard enchanteresse, elle a abrité les "amours" du "Renard et l’Enfant", le film de Luc Jacquet).

Vous pourrez aussi les découvrir à Lyon les 25 et 26 janvier 2008 sur la place Carnot à l’occasion de la Saint Vincent et sur leur site consacré. Vous en profiterez pour vous apercevoir, qu’il existe en Bugey, quantités de cépages variés en rouge et en blanc et à fort tempérament. Ils sont entre le Jura et la Savoie et ils ont plein de choses à raconter.

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