mardi 29 janvier 2008

LE MEILLEUR RESTAURANT
ET LE PIRE DES HOTELS

l'Auberge des Montagnes à Pailherols (Cantal - 15)
Une des questions qui m'a toujours le plus agacée, et qui m'agace encore dans la mesure où je continue à explorer les ressources touristiques de France et de Navarre, c'est l'interrogation suivante : "Alors, c'est qui le meilleur restaurant de Lyon ?" ou, suivant circonstances, de Paris, de Megève, de la Côte d'Azur, d'Alsace, du Val de Loire, d'Auvergne ? Que sais-je encore !

Après des années de chronique gastronomique, je me refuse toujours à donner un avis aussi tranché. Je préfère proposer des pistes. Encourager à fréquenter la Maison Pic à Valence, bien sûr, et le merveilleux bistrot installé juste à côté du 3 étoiles, baptisé le 7 en hommage à la Nationale des vacances. Mais tout aussi bien la Ferme du Rocher à Flumet où Thérèse Mabroux sert la plus honnête des raclettes (oui, il peut y avoir une différence entre les unes et les autres...).

Des endroits aussi exceptionnels que le Grand Véfour à Paris entre les mains de Guy Martin, mais tout aussi bien l'Auberge des Montagnes à Pailherols (Cantal - 15) pour son boeuf de Salers et sa truffade, si on évite de s'y rendre pendant les grands week-ends fériés où ils sont débordés.

La gastronomie est affaire de Carte Gold, certes, mais on peut aussi bien se régaler dans un petit bistrot où l'on est délicieusement accueilli et où le chef travaille de bons produits. Alors classer du premier au dernier et asséner des avis péremptoires, très peu pour moi.

C'est pourquoi je suis un peu dubitative devant les résultats de TripAdvisor qui établit pour la 6ème année consécutive, un classement des hôtels préférés de la communauté de 6 millions de membres que représente le site.

Vue depuis la terrasse du Georges VParmi les meilleurs hôtels, on trouve le Georges V à Paris qui est récompensé dans 6 catégories et une maison d'hôtes à Amiens, le Macassar, dont je me garderai bien d'affirmer qu'elle ne mérite pas cette distinction, loin de là. Par ailleurs, et pour faire causer, on trouve les 5 hôtels les plus sales de la sélection (photos à l'appui...) qui sont tous situés à Paris.

Il y a quelque chose de dérangeant dans ce classement qui fait un peu communautariste. On parle de ce que l'on voit et on va toujours dans les mêmes endroits. La communauté des voyageurs de TripAdvisor me semble voyager le nez dans le guidon et manquer de curiosité.

Connaissent-ils, par exemple, pour ne citer que deux endroits choisis dans ma belle ville de Lyon, l'hôtel Cour des Loges construit dans le Vieux Lyon, le plus bel ensemble d'architecture Renaissance d'Europe et merveilleusement décoré ou encore cette maison d'hôtes, les Hautes Bruyères à Ecully, nichée au milieu d'arbres centenaires tout à côté de l'Institut Paul Bocuse et à un jet de pierre de la place Bellecour ?

Le simple fait que les classements soient opérés par des utilisateurs et pas par les acteurs de l'industrie hôtelière ne suffit pas à établir un palmarès absolument fiable. En se mettant à 6 millions, ils auraient pu dénicher bien d'autres merveilles dans l'Hexagone.

samedi 26 janvier 2008

AU "POLE NORD" AVEC LES CHIENS



Je n'ai pas l'habitude de grimper sur un télésiège sans skis aux pieds. Mais l'exercice n'a pas que des inconvénients, car il faisait si froid sur le celui de la Ramasse (je sais, ça ne s'invente pas...) au départ de Val Cenis et pour atteindre le col du Mont Cenis, que le fait d'avoir les mains libres de bâtons nous permettait de nous réchauffer en nous frottant les bras et en braillant "Quand te reverrais-je..." parodie de Michel Blanc dans les Bronzés.
Je sais, on n'est pas les premiers. Plus de 30 ans que tout le monde saoule les employés des remontées mécaniques avec ça !

Emmitouflés, ce n'était rien de le dire. Les passe-montagnes et autres cagoules distribués sur le parcours de la Grande Odyssée n'étaient pas de trop pour cacher nez et oreilles et, sur le télésiège, le blizzard, pour faire bonne mesure. Impressionnant.

Non, vous l'avez compris, je n'étais pas au Pôle Nord, mais je vous assure que c'était comme si... Arrivés là-haut, dans le brouillard, Fred nous attendait pour nous conduire au Village Trappeur qu'ils ont installé et à partir duquel, ils proposent des balades en traîneaux à chiens. Mais au sommet. On est à plus de 2000m et, à la différence des balades dans la vallée, on n'est pas dans les sapins.

Une fois arrivés , il faut encore couvrir dans la neige, à pied, quelques centaines de mètres pour arriver au camp en laissant sur la gauche la Base Polaire, construite par les Chasseurs Alpins pour accueillir une étape de la Grande Odyssée. Un coup d'oeil de côté et on aperçoit, dans un brouillard irréel, les litières de paille tout autour où ont dormi la veille, les chiens athlètes qui ont participé à la compétition. Christophe Caron, le fondateur de Husky Aventure, qui a monté le village trappeur, rassure tout le monde "Quand les hommes commencent à trouver la température vraiment trop basse, les chiens se disent "Enfin" !"

C'est si vrai que sa meute de quelques 60 huskies, malamutes, alaskans et autres vrais chiens polaires dorment rarement dans les niches. Ils préfèrent roupiller la tête sur les pattes par – 15° ou – 20° et les amateurs de traîneaux à chiens, ils les attendent de patte ferme. On les caresse, aucun problème, ils adorent les câlins et c'est un plaisir que de leur gratter le cou en enfonçant les doigts dans leur fourrure épaisse. Ils sont si différents et tellement plus beaux que les chiens qui participent à la Grande Odyssée, maigres et nerveux, souvent croisés avec des lévriers pour courir plus vite, mais aussi plus fragiles (ils n'ont pas toujours les pattes palmées comme les vrais chiens polaires et on a vus certains courir avec des chaussons...)

Quand on file avec l'attelage depuis la base, on passe carrément sur la route du col et on aperçoit le lac du Mont Cenis totalement gelé et des paysages saisissants de beauté. Il y a ceux qui s'installent confortablement dans le traîneau et se laissent conduire par le musher et ceux qui s'essaient à la conduite d'attelage (3 chiens pour commencer, qui suivent et parfois dépassent l'attelage de tête. Gare...). Mais après, c'est café, vin chaud et réconfort pour tout le monde sous le tipi. Et retour jusqu'au télésiège en longeant la Base Polaire. Mais vous ne la verrez que pendant les 15 jours (en janvier) où la course a lieu, après, les militaires la démontent. Les chiens de Christophe, en revanche, tiennent la position tout l'hiver.

C'est un des avantages de la course, elle génère des initiatives du genre et invite à découvrir la vingtaine de stations qu'elle traverse et surtout celles de Haute Maurienne où elle aboutit.

mardi 22 janvier 2008

LES MERES LYONNAISES,
PLUS VIVANTES QUE JAMAIS…


Les mères à Lyon, c'est comme les bouchons, un fantasme.

Sinon que les vraies, celles qui, au début du XXème siècle, régalaient les bourgeois n'existent plus vraiment et ont du mal à continuer d'exister dans le fond et dans la forme.


Il y a eu Léa, la mère Bourgeois, la mère Brazier entre autres... Toutes étaient, au fond, des domestiques, des cuisinières de maison bourgeoise qui préparaient les repas pour la famille et dressaient la table quand ils recevaient. C'est en s'émancipant qu'elles ont ouvert des restaurants.


La plus illustre est sans doute la Mère Brazier. Ne serait-ce que parce qu'elle a eu Paul Bocuse en apprentissage et qu'elle lui a transmis l'exigence quant au choix des produits. Elle a eu les plus illustres personnages à sa table : Jacques Prévert, De Gaulle, Piaf, l'Aga Khan, Utrillo… Elle a été invitée à cuisiner à New York.


Jacotte Brazier, sa petite fille a tenu le restaurant qu'elle avait ouvert rue Royale pendant 30 ans et, au moment de passer la main, elle a imaginé de pérenniser la mémoire de sa grand-mère en créant "l'Association des Amis d'Eugénie Brazier". Elle délivre des bourses à de jeunes futures cuisinières pour leur permettre de mener à bien leurs études et un prix littéraire qui récompense la transmission du patrimoine culinaire. Heureuse initiative.


Parmi le jury qu'elle réunit chaque année pour décider des lauréats, il y a de grands noms comme Paul Bocuse et Bernard Pacaud, mais aussi celui de Sonia Ezgulian qui est, à mon sens, la véritable héritière des mères lyonnaises. La preuve, elle n'a pas de restaurant ! Je plaisante...


Rien ne sert en effet de s'installer dans un bistrot rebaptisé bouchon et de servir tripes et saladiers lyonnais pour s'autoproclamer "mère". Tout ça, c'est du marketing, même si comme Monsieur Jourdain, celles qui en font ne savent pas que c'en est. Non, à mon sens, Sonia est bien plus dans la vraie mouvance, parce que c'est une femme cuisinière de son époque et qu'elle a plusieurs cordes à son arc. Voyez plutôt... Elle a été journaliste à Paris Match pendant 10 ans (ça commence bien...) et puis, elle est revenue à Lyon, là où était sa famille arménienne pour ouvrir avec Emmanuel Auger, son mari, un restaurant qu'elle a baptisé l'Oxalis. Mais au bout de 7 ans, elle a fuit le "bouclard" et le rythme des ouvertures midi et soir qu'elle devait vivre comme une entrave.


Aujourd'hui, cette fille là, cuisinière originale, écrit des livres en collaboration avec les éditions de l'Epure et Stéphane Blachès, elle fait du consulting pour Suite Hôtels, les hôtels Ibis et leur propose des petits déjeuners originaux, des verrines et des mini-brochettes à inscrire à leur carte ; elle donne des cours de cuisine (elle apprend, par exemple aux jeunes mamans à faire la cuisine aux bébés) ; elle confectionne des pique-nique, des plateaux télé et des foies gras à emporter et organise de merveilleux dîners dans les endroits les plus improbables, en plein air ou dans un atelier d'artiste, là où on la demande.

Enfin, elle organise une Biennale de la sardine, un concours baptisé "La sardine fait son intéressante", car cette fille, qui bouillonne d'idées, adore les sardines en boîte et propose mille façons de les préparer. Ce qui en fait l'héritière des mères, c'est qu'elle n'est pas une chef comme les autres, c'est qu'elle est atypique et originale et qu'elle est unique en son genre. Il faut la découvrir absolument, mais preuve qu'elle est bien de son époque, on ne la rencontre que sur Internet.

vendredi 18 janvier 2008

GOÛTEZ DONC LES VINS DU JURA



Je les aime parce qu’ils sont rares. Que ce ne sont pas les vins de tout le monde et qu’avec eux, on échappe aux « arômes de banane, de fruits rouges » et à toutes les salades qu’on entend quand il est question de vins. En cela, je partagerais l’avis de Curnonsky qui considérait le fameux Vin Jaune comme l’un des meilleurs vins du monde.

C’est à la Percée du Vin Jaune les 2 et 3 février que l’on est convié dans les villages du Revermont de Vincelles et Sainte Agnès, dont c’est la fête le 21 janvier, date à laquelle paraît justement ce texte.

Sachez seulement qu’il vous en coûtera 10 euros pour pénétrer sur le terrain des opérations. On ne saurait s’en plaindre. Débourser une somme modique, mais toutefois conséquente, permet d’éviter toutes sortes de débordements. Si vous me suivez…

C’est une expédition qui vaut le coup, car les vins du Jura sont un peu menacés, même si les meilleurs vignerons veillent jalousement sur leur réputation. Au niveau des Chardonnay par exemple, il m’est arrivé de goûter des vins qui n’avaient guère ce beau tempérament, ces arômes de terroir propres au Jura. Ainsi travaillés, ils désorientent peut-être moins le chaland et sont peut-être plus faciles à vendre, mais c’est une pitié.

Evidemment les vins jaunes sont hors de prix, ce qui est naturel quand on sait comment ils sont faits. Mais on peut parfaitement se faire plaisir avec un verre de Savagnin blanc à l’apéritif et quelques dés de Comté. On a déjà une idée de ce que signifie le Jura.

Essayez plutôt les cépages rares comme le Trousseau qui fait merveille avec les cèpes ou le Poulsard sur une viande fumée pour les rouges et terminez avec un vin de paille sur les desserts. En Jura, il y a de quoi faire.

Le jour de la Percée qui a lieu depuis 12 ans, un jury sélectionne les cuvées de Vin Jaune parmi lesquelles un tiers seulement sera "claveliné", c’est à dire mis en bouteilles dans un flacon de 62 cl. Il aura perdu, par évaporation, 38 cl de liquide et sera resté 6 ans et 3 mois en fût de chêne, sans la moindre intervention du vigneron. C’est donc le millésime 2001 qui sera mis en perce en ce début 2008. C’est un vin rare qui demande de la patience.

Ses saveurs typique d’amande, de fruits secs, d’épices, mais surtout de noix verte, ils les acquiert au contact d’un voile de levure qui le préserve de l’oxydation. Quant à sa belle couleur or, ce n’est pas non plus le moindre de ses charmes. Il est issu du seul cépage Savagnin et, pour le déguster au sommet de sa forme, il faut l’ouvrir largement avant le repas.

Quand il était le chef du Château de Divonne, Guy Martin, aujourd’hui au Grand Véfour, demandait à ses clients de le prévenir une bonne journée à l’avance pour qu’il puisse le carafer et lui permettre de bien s’exprimer, quand ils voulaient en déguster avec une volaille de Bresse aux morilles par exemple. Il ne faut pas compter moins...

Les amateurs passionnés se retrouveront à la vente aux enchères du samedi 2 février pour faire l’acquisition de vieux millésimes datés de 1920, 1945, 1947 et 1959. En 2007, Château Chalon avait aligné deux clavelins de 1865 et 1893. De toutes façons, le vin jaune se garde indéfiniment. Personne n’en a encore vu les limites et c’est ce qui participe aussi à sa légende...

samedi 12 janvier 2008

LE MEILLEUR DES VINS DU VAL DE LOIRE

Je suis née entre Bourgogne et Beaujolais, adoptée ensuite par les Côtes du Rhône quand je me suis installée à Lyon et bien entourée par les vins du Jura, du Bugey et de Savoie. J’ai appris à les découvrir et à les apprécier, pourvu que leur tempérament propre soit respecté.

Je ne suis pas iconoclaste, mais, n’étant pas parisienne, je ne succombe pas systématiquement aux Bordeaux. Quant aux vins du Val de Loire, on va dire qu’ils ne sont pas dans ma ligne de mire.

Je l’ai dit, je le répète, je ne suis pas spécialiste et ne souhaite pas l’être. Pour paraphraser une personne à laquelle je n’ai pas envie de ressembler et que je ne citerai sans doute plus : En matière de vins, les hyper spécialistes "me rasent". Parce que leurs connaissances trop pointues et parfois exagérément exigeantes, évacuent tous ceux qui ne s’y connaissent pas assez. C’est à dire tous ceux qui ne passent pas leur vie à ça (comment faire si l’on n’est pas professionnel...) et tous ceux qui n’ont pas forcément les moyens de se constituer une belle et bonne cave.

En revanche, je suis à l’écoute. Ravie de découvrir des curiosités accessibles, des VDQS qui valent bien certains AOC (question de nomenclature...). A condition toutefois qu’ils ne coûtent pas trois fois plus cher !

C’est ainsi que j’ai découvert un beau jour le Saumur Champigny du Domaine Filliatreau au Chabichou à Courchevel, dont j’ai parlé récemment. C’est un bonheur de profiter de ses frais arômes de framboise avec un déjeuner léger pris au soleil sur la terrasse au-dessus des pistes.

J’ai rencontré aussi les Côteaux du Layon, grâce aux lumières d’un lyonnais, qui venait de là-bas et avait baptisé son restaurant de la rue Mercière "Le Layon" justement. Nous avions dégusté, entre autres merveilles, un millésime 1914 aux forts arômes (et à la couleur) de café et qui avait manqué bien des événements enfermé dans sa bouteille !

Tout cela pour dire que ces heureuses expériences me semblent un point de départ pour la curiosité. Le 22ème Salon des Vins de Loire qui se tient au Parc des Expositions d’Angers les 4, 5 et 6 février 2008, avec son cortège de concours, de conseils de dégustation et d’accords mets et vins, est une belle occasion pour ne pas les manquer... avec modération, comme dit le législateur en rappelant que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. L'abus seulement.

jeudi 10 janvier 2008

ON FONCE AU KANDAHAR A CHAMONIX

L’événement de la saison de ski de compétition, le célèbre et mythique Kandahar, que même les amateurs connaissent au moins de nom, se tient les 26 et 27 janvier 2008 et chaque année à Chamonix (74 - Haute Savoie).

Il s’agit d’une épreuve de la Coupe du Monde de Ski Alpin Descente et Super Combiné Hommes. Rendez-vous pour admirer les fonceurs !

Ne vous y trompez pas, la fameuse piste "Verte" des Houches sur laquelle se déroule la compétition, n’a rien à voir avec celles où l’on évolue quand on sait tout juste s’arrêter en chasse-neige. C’est en fait une piste noire de 870m de dénivelé et 3345m de longueur. Les meilleurs skieurs du monde la dévalent en 2 minutes.

Vous voulez des noms ? Emile Allais, la légende, Karl Schranz, le "renard des neiges" qui a manqué faire de l’ombre à Killy et Périllat aux JO de 1968, Alberto Tomba, la "Bomba" et d’autres encore comme Antoine Dénériaz, champion olympique à Turin.

Si la "Verte", au pied du Mont Blanc et l’une des plus belles descentes du circuit alpin (avec Wengen et Kitzbühel qui comptent aussi pour la Coupe du Monde), est ainsi baptisée, c’est qu’elle est entourée de sapins et que, quand il gèle très fort, elle prend des reflets verts. Ceci expliquant cela.

En dehors de la compétition, on la visite comme un monument du patrimoine chamoniard, ce qu’elle est d’ailleurs. En compagnie d’un guide, Marc Battendier, chef de piste de la Descente qui en connaît toutes les bosses et emmène les participants chaque jeudi après midi.

Elle a été aménagée cet hiver pour que de nombreux sentiers piétons permettent aux spectateurs de s’approcher gratuitement, en toute sécurité, au plus près de la course. Pendant tout le week-end et la semaine qui précède, c’est la Fête aux Houches et à Chamonix. Concerts, écrans géants, buvettes, sono, défilés de mode. On veut en être !

P.S. : Pour tous ceux qui trouvent que j’en rajoute à propos de neige. Il faut bien avouer que c’est le moment où jamais. Cela dit, une compétition n’est vraiment intéressante que si l’on peut aussi utiliser son terrain de jeu, même si l’on est un simple touriste. Et c’est le cas ici. Donc...

mercredi 9 janvier 2008

VOYAGE AU CENTRE D’UNE AVALANCHE



J’aime bien l’idée de cette "attraction" qui n’en est pas une aux Deux Alpes (38 - Isère). Le Robocoaster est tout simplement un simulateur d’avalanches.

On a tous connu les simulateurs de tremblements de terre (à Vulcania), d’éruption volcanique, de voyage dans l’espace et même l’animation "Danse avec les robots" du Futuroscope qui a servi de base au Robocoaster. Pour moi, c’est de l’adrénaline à bon compte, c’est jouer à se faire peur, quand on sait qu’on ne risque rien. Parce que, sauf à admettre qu’on peut toujours aller se fourrer dans la gueule du volcan qui fume ou se trouver au mauvais endroit au mauvais moment quand le tsunami ravage la côte, on a peu de chances (de risques...) de provoquer sur soi-même pareille catastrophe.

Avec le simulateur d’avalanche, rien de tout cela. Parce que l’avalanche, on peut soi-même aller la chercher. J’écris ces lignes justement au moment où l’on nous dit que la pluie qui tombe sur un volumineux manteau neigeux augmente le risque au maximum.

Ce que j’aime bien dans la démarche des 2Alpes, c’est qu’elle a quelque chose de pédagogique (sans bourrage de crâne), mais qu’elle ne parle pas d’interdire absolument. J’en parlais ce matin avec Romain Poyet, responsable de l’animation Free Respect qui se tient aux 2Alpes depuis 9 ans et qui sensibilise les skieurs (et non-skieurs d’ailleurs) aux risques et aux dangers de la montagne "c’est, me disait-il, une alternative à l’interdiction du hors piste. On sait bien que les gens seront toujours tentés par un champ de poudreuse sans traces, alors autant les armer pour qu’ils le fassent avec un maximum de sécurité".

Le premier soir, ils rencontrent les professionnels de la montagne, guides et pisteurs et on leur explique un peu tout ça. Et le lendemain, ils manipulent le matériel, Arva (appareil de recherche de victime d’avalanche), pelles, sondes ... et peuvent même participer à des sessions freeride encadrées. Il faut savoir que cette action Free Respect est entièrement gratuite et qu’elle se tient chaque semaine du 7 janvier au 15 avril.

Le Robocoaster est le complément idéal de cette initiative. Il a été créé par Marc Dode, ancien président de Ski Club, qui a vécu un beau jour la douloureuse expérience de retrouver deux victimes d’avalanche. La séance (10€ et 1 gratuite pour 2 payantes) ne dure que 2 minutes.

On se voit dévaler hors piste et l’avalanche déboule. On reste 20 interminables secondes dans le noir et le silence absolu après "s’être fait méchamment remuer" dixit Romain toujours. Après, on entend le chien gratter et on ressort à la lumière. L’impression d’être pris dans une avalanche est presque totale, mais comme ajoute encore Romain, "ce qu’on n’a pas, c’est la compression et la respiration coupée". Rien que d’y repenser, j’en suis encore malade !

samedi 5 janvier 2008

BULLES DU BUGEY


Début d’année, avec la galette ou à l’apéro, c’est le moment de changer de bulles. D’autant qu’il faudra peut-être se faire à l’idée de se passer de Champagne. Le succès du plus festif des vins de France est tel que l’on envisage d’étendre l’appellation pour produire plus (pour gagner plus... ?) de façon à ce qu’il y en ait pour tout le monde. Et tout le monde justement est demandeur. A peu près autant que de feux d’artifice pour célébrer tout et n’importe quoi. Alors pensez...

Loin de nous l’idée toutefois, de se passer de Champagne, mais sans doute faudra-t-il se faire à celle de le payer un peu, beaucoup, passionnément plus cher. Mais ce n’est pas pour cela que je veux vous parler du Montagnieu et du Cerdon. Il ne s’agit aucunement d’un repli, mais d’une autre découverte plaisir.

J’ai eu l’occasion, cet automne, de visiter les caves du plus emblématique des vignerons de Montagnieu, Franck Peillot. Il est si passionné et intarissable sur le sujet que sa propre femme dit en riant "Mon mari, vous commencez la phrase et il termine toute la conversation..." Elle-même créée des bijoux à l’occasion. Il s’agit là d’une cave de charme.

Le Montagnieu, on le trouve dans sa région de production, mais aussi sur le zinc des meilleurs bouchons lyonnais, sa bulle est relativement fine, il est issu de cépages chardonnay, altesse et mondeuse et il a un petit goût d’amande grillée pas désagréable du tout. Il est idéal avec les amuse-bouches comme les sert le voisin de Franck Peillot, Nicolas Serrano du restaurant la Cigale d’Or et il fonctionne aussi sur tout un repas.

Ne le confondez pas toutefois avec les pétillants du Bugey sans appellation. Là, on peut parfois être déçu. Reste que les vins du Bugey qui sont en VDQS, espèrent l’AOC pour cette année . Après, ils seront peut-être plus chers... A la cave, il faut compter autour de 6 à 8 EUR.

C’est à la sortie des grottes de Cerdon que vous découvrirez l’étendue du vignoble de ce rosé pétillant, délicieux comme un Champagne framboise et issu de cépages gamay et poulsard. Dans le Bugey, on dit que c’est un vin de jeune fille et c’est assez ça.

Les plus grandes tables de la région, n’ont pas peur de le mettre à leur carte. La Maison Chapel à Mionnay elle-même (celui d’Alain Renardin à Mérigniat ) et on le boit aussi à Lyon dans les bouchons et les bistrots. Mais le champion, c’est sans doute le restaurant La Vieille Côte à Cerdon qui en propose sur sa carte des vins et des plus rares (un cépage 100% poulsard tout à fait étonnant). Il fera lui aussi merveille sur la galette et avec les crêpes du Mardi Gras.

Si vous en trouvez, foncez, car là aussi il n’est pas cher. Mieux encore, allez le rencontrer dans sa région d’origine (il s’agit là d’une montagne du Jura très préservée, un peu austère, mais à cet égard enchanteresse, elle a abrité les "amours" du "Renard et l’Enfant", le film de Luc Jacquet).

Vous pourrez aussi les découvrir à Lyon les 25 et 26 janvier 2008 sur la place Carnot à l’occasion de la Saint Vincent et sur leur site consacré. Vous en profiterez pour vous apercevoir, qu’il existe en Bugey, quantités de cépages variés en rouge et en blanc et à fort tempérament. Ils sont entre le Jura et la Savoie et ils ont plein de choses à raconter.